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Intervention de Annick Le Loch

Réunion du 7 juillet 2009 à 21h30
Dérogations au repos dominical — Discussion générale

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaAnnick Le Loch :

C'est un véritable choix de société. Car enfin, quelle société voulons-nous pour demain ? Une société qui ne s'arrête jamais de consommer ? Une société de consommateurs dans laquelle le temps de la vie se cale sur le temps de la consommation ?

Le modèle social français n'est pas le modèle social américain. Il tient à la sécurité sociale et à des services publics de grande qualité, mais il repose surtout sur une certaine idée de la solidarité nationale. Il renvoie aussi à une conception de la vie que nous avons en partage : un certain rapport au temps, à l'espace, à l'environnement, à la consommation. Le modèle social français se fonde sur l'attachement à un rythme de vie et à une qualité de vie. Avec ce texte, vous oubliez cette évidence qui nous rassemble, préférant ce qui nous divise, ce qui nous individualise, ce qui nous réduit à l'acte de consommation.

Le dimanche, c'est le temps de l'amitié, de l'engagement associatif et de la famille. C'est le jour où les Français se retrouvent pour faire du sport ou aller pique-niquer. C'est par essence, le jour où les Français se retrouvent, échangent, partagent. En un mot, le jour où les Français soufflent. C'est le jour où les Français modestes, absorbés et usés par des métiers difficiles physiquement et mentalement, peuvent enfin vivre. Pour cela, le dimanche doit demeurer un jour à part. La France, avec son dimanche libre, est un pays durable, plus que jamais moderne.

Les dérogations permettant de travailler le dimanche ou les jours fériés, déjà très nombreuses, sont suffisantes. Nous sommes l'un des pays européens où l'on travaille déjà le plus le week-end, le travail le samedi y étant particulièrement répandu. Aucun impératif ne nous contraint aujourd'hui à abdiquer nos convictions sur un élément aussi essentiel de notre manière de vivre que le repos dominical.

Ce quatrième texte qu'on nous présente comme totalement dénué de danger par rapport au premier est un coup de poignard dans notre pacte social. Je veux croire que nos collègues de la majorité qui s'étaient avec courage opposés à la proposition de loi dans sa première version sauront une fois de plus la considérer pour ce qu'elle est et se rappeler que rien ne justifie que l'on cède sur le repos du dimanche.

Le dimanche doit rester le jour de repos et de convivialité commun à tous les Français, qu'ils soient salariés, retraités ou chômeurs. Le dimanche n'est pas à vendre, monsieur le ministre ! (Applaudissements sur les bancs du groupe SRC.)

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