Ensuite, la propension marginale à consommer des ménages est souvent plus faible en temps de crise, surtout lorsque celle-ci s'annonce longue. La priorité va alors à une épargne de précaution et non à la consommation. Dans une situation marquée par une très grande inquiétude envers l'avenir, seule une amélioration sensible des revenus peut être un déclic pour la consommation.
Mais, bien sûr, les questions soulevées par ce texte vont bien au-delà de la seule dimension économique. Jusque dans vos rangs, plusieurs parlementaires considèrent qu'on a franchi une limite dangereuse dans la recherche du « travailler plus ».
Sur le plan économique, cette proposition inquiète. Sur le plan du droit, elle conduit à s'interroger. La loi serait-elle faite pour régulariser les pratiques de commerces qui ouvrent aujourd'hui en toute illégalité plutôt que de les sanctionner ?
Sur le plan du développement durable, qu'en est-il des engagements du Grenelle ? Le travail du dimanche fera le jeu des grandes surfaces, énergivores, et étendra les déplacements polluants à tous les jours de la semaine.
Sur le plan de la cohésion sociale, enfin, peut-on appeler à la cohésion, souhaiter le retour à une solidarité intergénérationnelle et le développement du civisme, et s'attaquer dans le même temps au seul temps libre qu'il reste dans la semaine pour la famille et les activités collectives ?
Le choix de société qu'on nous propose, mes chers collègues, transcende les clivages partisans. Il induit un questionnement sur ce qui fait, selon nous, la collectivité nationale. Vous voulez réduire ce texte à une série de réponses d'ordre technique ou juridique,…