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Intervention de Nicolas Dupont-Aignan

Réunion du 7 juillet 2009 à 21h30
Dérogations au repos dominical — Discussion générale

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaNicolas Dupont-Aignan :

En votant cette loi, vous allez aggraver la crise de nos territoires. Certains tireront leur épingle du jeu, tandis que d'autres perdront encore plus et s'enfonceront dans la désespérance.

Et tout cela pour quoi ? Pour une société de plus en plus déshumanisée où la promenade du dimanche consiste à regarder des vitrines sans pouvoir s'offrir les objets qui y sont exposés. Pour une société où on laissera se développer une inégalité de traitement gigantesque entre certains salariés payés le double et tous les autres, qui n'y auront pas droit. Vous prétendez simplifier la situation, alors que vous ne faites que la complexifier.

Les salariés n'auront pas la faculté d'obtenir un jour de repos compensateur ni de dire « non » à leur employeur, sans s'exposer, bien sûr, dans une situation difficile, à la menace du licenciement. Ils verront leur vie familiale encore plus déstructurée, notamment les familles monoparentales, à qui on reproche si souvent un investissement insuffisant dans l'éducation de leurs enfants, alors qu'elles ont tant de mal à joindre les deux bouts.

Comme nombre d'entre vous, je suis maire. Bientôt, il faudra ouvrir des crèches le dimanche ! Comment ferons-nous ? Quel sera le coût public de cette déstructuration générale ?

La vie sociale du dimanche nécessite pour la collectivité un jour de repos au même moment, pour pouvoir aller ensemble au club de foot, voter, avoir une activité associative ou s'occuper de ses enfants. Est-il démesuré de demander, dans une société développée, la préservation de ce moment citoyen, où le règne de l'argent ne l'emporte pas ? Est-ce indéfendable ? Pourquoi faudrait-il favoriser ceux qui déstructurent la société, qui n'en paient jamais le coût et demandent ensuite à la collectivité publique de jouer les pompiers, ce qui coûte très cher ! (Applaudissements sur les bancs du groupe SRC.)

Pour ma part, je n'aime pas cette société « marchandisée » qu'apprécie tant le Président de la République, où, du fait de pressions, ce sont toujours les mêmes qui profitent des lois que nous votons.

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