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Intervention de François de Rugy

Réunion du 7 juillet 2009 à 21h30
Dérogations au repos dominical — Discussion générale

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaFrançois de Rugy :

L'esprit des Français est ailleurs, monsieur Mallié, et j'insiste : je ne crois pas au hasard dans votre choix de la date de discussion du texte. Alors que la crise est là et bien là, il est évidemment difficile d'organiser la moindre mobilisation des salariés et de leurs syndicats en cette période estivale ; nous avons déjà connu une telle situation en juillet 2007, lorsque la réforme des universités a été votée pendant que les étudiants et les enseignants étaient en vacances.

Alors que la première mouture du texte avait été enterrée grâce – vous êtes bien obligé de le reconnaître – à une mobilisation citoyenne, syndicale et politique, relayée à l'Assemblée par l'opposition mais aussi par des députés de la majorité, ce choix de calendrier n'est pas innocent de votre part. Il n'aura malheureusement pas d'autre résultat que de dévaloriser encore un peu plus la politique en France.

À la veille des fêtes de Noël 2008, vous aviez finalement reculé. J'ai envie de vous dire ce soir, mesdames, messieurs de la majorité, qu'il est encore temps, au début de cette période de vacances estivales, de vous raviser et de ne pas voter ce mauvais texte. Je m'adresse particulièrement à celles et ceux qui, à droite, avaient exprimé leurs réticences, voire leur franche opposition – et il y en avait – à la libéralisation de l'ouverture des commerces le dimanche. On le sait très bien, ce texte ne faisait pas l'unanimité au sein du groupe UMP, ce qui est plutôt rassurant. En votant contre ce texte, vous ne feriez qu'écouter la voix de la majorité des Français, toutes tendances politiques confondues, il est important de le rappeler, qui s'opposent à cette régression. Ne serait-il pas finalement sain que la majorité qui existe, qui se dessine en France aujourd'hui, puisse se reconnaître dans une majorité à l'Assemblée, fût-elle temporaire et simplement fondée sur la défense de quelques principes ? Mais, après tout, n'est-ce pas aussi notre rôle de nous positionner par rapport à un certain nombre de principes auxquels nous croyons et sur lesquels nous nous sommes engagés lorsque nous nous sommes présentés devant les électeurs, au-delà de toute considération d'appartenance à un parti ou à un groupe politique, ici, à l'Assemblée ?

Je parlais tout à l'heure de la volonté du Gouvernement et de la majorité d'étouffer le débat dans une espèce de torpeur estivale. Je voudrais souligner, par contraste, la mobilisation de nombreux citoyens qui ont notamment signé des pétitions sur Internet, entre autres. Comme tous mes collègues, je l'imagine, je n'ai jamais autant reçu de messages, que ce soit par courrier postal ou par e-mail. Je n'ai, pour ce qui me concerne, jamais constaté une mobilisation d'une telle ampleur depuis le début de la législature, il y a deux ans, si ce n'est sur les OGM. C'est peut-être un signe ! Cela témoigne donc d'une très grande sensibilité des Français à cette question. Beaucoup de nos compatriotes pensaient, à la fin de l'année dernière ou au début de cette année, que l'affaire avait été enterrée et que vous n'iriez pas plus loin. Depuis qu'ils savent que c'est à nouveau inscrit à l'ordre du jour de notre assemblée, je n'ai, je tiens à le dire, reçu que des messages d'opposition. Ce n'est pas moi qui les ai envoyés.

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