Monsieur Mallié, je suis étonné que vous soyez ici aujourd'hui, puisque normalement vous ne travaillez que le dimanche ! (Exclamations sur les bancs du groupe UMP.)
Le rapporteur nous dit, d'une part, qu'il ne faut pas alourdir le rapport et le secrétaire d'État nous explique, d'autre part, que les avis contradictoires sont déjà pris en compte dans le rapport global. Laissez-moi vous dire pourtant qu'à la commission des finances, nous avons produit deux textes sur la crise financière, le premier en novembre et le second en mars. Les députés et les sénateurs ont accompli ensemble un excellent travail, pour aboutir au bout du compte à un résultat assez consensuel. Cela n'a pas empêché que chaque groupe formule son avis et que cet avis soit publié en annexe, ce qui procure un compte rendu fidèle des préoccupations des uns et des autres et permet d'alimenter la réflexion collective et le débat public.
Monsieur le secrétaire d'État, j'ai bien compris votre ligne. D'un naturel déjà peu agressif d'ordinaire, vous jouez ici le rôle du sacristain : vous apaisez les débats et faites en sorte d'éviter les coups de griffe. Mais vous ne vous en tirerez pas comme ça. La réalité est là, qui finira par remonter à la surface. Ce n'est pas en l'ignorant que vous empêcherez que le mouvement protestataire des mois de février-mars connaisse des répliques. Or les répliques sont souvent beaucoup plus catastrophiques que le premier séisme.