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Intervention de Rama Yade

Réunion du 5 mai 2009 à 9h30
Questions orales sans débat — Réhabilitation des cimetières français en algérie

Rama Yade, secrétaire d'état chargée des affaires étrangères et des droits de l'homme :

S'agissant du plan d'action et de coopération relatif aux sépultures françaises en Algérie, je souhaiterais vous indiquer que, depuis la visite d'État du Président de la République en 2003, un ambitieux plan d'action et de coopération a été engagé en faveur des sépultures civiles françaises en Algérie, afin que soit préservée, comme vous le souhaitez aussi, la mémoire des nombreux Français qui y ont vécu et y ont été inhumés. Ce plan prévoit l'entretien et la réhabilitation des sépultures, et, quand la réhabilitation n'est plus possible, leur regroupement.

L'État s'était, à l'origine, engagé à consacrer un million d'euros à la mise en oeuvre du plan. À la fin de l'année 2009, il aura dépensé près du double. De 2005 à 2008, le budget consacré à ce plan s'est élevé à plus de 1,5 million d'euros. Pour 2009, 430 000 euros lui sont à nouveau consacrés.

L'Oranie n'a pas été oubliée. Près de 60 % des crédits ouverts pour 2009 sont dédiés aux seuls cimetières d'Oranie ; les regroupements restant à effectuer concernent principalement cette région. La réouverture du consulat général de France à Oran en 2007 a permis d'accélérer les travaux en cours. À terme, quatre cimetières – Oran-Tamashouet, Mascara, Relizane et Saïda – doivent regrouper vingt-deux cimetières de la circonscription. Le regroupement des restes mortels de 7 430 sépultures au cimetière de Tamashouet a été achevé le 14 mars 2009 ; il constitue l'opération la plus importante effectuée jusqu'à présent.

Le plan d'action devrait s'achever en 2010. Notre ambassade à Alger a commencé à travailler à l'établissement, en coordination avec les autorités algériennes, d'un nouveau plan d'action, qui pourrait concerner jusqu'à 135 cimetières.

Pour répondre à votre question concernant une enceinte de concertation au sujet des cimetières, permettez-moi de vous indiquer que les opérations d'entretien, de réhabilitation et de regroupement sont pilotées par les consulats généraux, en liaison directe avec les associations de rapatriés – qu'elles soient présentes sur place ou qu'elles se rendent régulièrement en Algérie – et bien entendu, en coordination avec les autorités algériennes. Des visites sont organisées conjointement avec les associations de sauvegarde de cimetières, et leur apport, en termes d'archives et de recensement, est très précieux pour mener à bien le plan d'action.

En outre, la mission interministérielle aux rapatriés suit avec la plus grande attention la situation des cimetières, en liaison étroite avec les partenaires institutionnels concernés. Elle relaie auprès du ministère des affaires étrangères et européennes les attentes exprimées par les familles, les élus et les associations de rapatriés.

Enfin, s'agissant de l'idée d'une stèle commémorative aux disparus au cimetière d'Oran dit du Petit Lac, le massacre du 5 juillet 1962 figure effectivement parmi les pages les plus sombres de la guerre d'Algérie et de la brève période qui a suivi l'indépendance. La France se doit de rendre à ces victimes l'hommage qui leur est dû. Nous le leur devons, comme nous le devons à tous ceux qui ont été privés d'un proche, d'un frère, d'une mère, d'un enfant dont ils n'ont pas pu faire le deuil.

Comme vous l'indiquiez, le Président de la République déclarait en décembre 2007 qu'il nous faudrait un jour évoquer dans un esprit d'apaisement, avec les autorités algériennes, le sort des civils disparus, dans leur très grande majorité, dans les derniers mois de la souveraineté française en Algérie ou peu après l'indépendance.

Ce dialogue, nous sommes aujourd'hui en train de l'établir, en évoquant, progressivement, avec nos partenaires algériens, la nécessaire réciprocité du travail de mémoire commencé entre nos deux pays.

Dans le cadre de ce dialogue, il conviendra, en accord avec les autorités algériennes, de trouver le moyen de manifester notre hommage aux victimes disparues par des gestes symboliques à l'exemple de celui que vous suggérez.

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