Monsieur le secrétaire d'État aux collectivités territoriales, comme vous le savez, les forces de l'ordre jouent un rôle essentiel sur l'ensemble du territoire national, aussi bien dans les zones rurales qu'urbaines. Dans le département de la Lozère, la présence d'unités de police et de gendarmerie au plus près du terrain prouve quotidiennement son efficacité. L'exemple de l'arrestation sans effusion de sang en décembre 2007 de deux « etarras » dans un village de Lozère est à cet égard très significatif. Il apparaît donc essentiel de pérenniser un maillage territorial qui permet de garantir efficacement la sécurité de la population.
S'agissant plus spécifiquement du commissariat de police de Mende, son utilité apparaît tout à fait indiscutable. La réactivité des policiers dans la gestion de certains événements et leur rôle en matière de prévention le prouvent quotidiennement. Face à la crainte d'une disparition pure et simple de cette unité dans le cadre de la RGPP, je souhaiterais connaître clairement vos intentions et celles du Gouvernement en la matière.
Concernant la gendarmerie, dans une zone rurale de montagne où l'enclavement est important, il semble indispensable de maintenir une présence de proximité de nature à conforter les missions de prévention et de prise en charge de la délinquance. C'est d'autant plus nécessaire que la Lozère connaît une évolution démographique ascendante et que le département est traversé par des axes de communication importants – l'A 75, la RN 88 ou la RN 106.
Lors de la création des communautés de brigades par Nicolas Sarkozy, alors ministre de l'intérieur, la présence d'une brigade territoriale par canton a été actée comme un postulat primordial. Or la baisse graduelle des effectifs de certaines brigades peut laisser craindre la disparition de certaines unités, au risque d'allonger démesurément les délais d'intervention.
Enfin, au-delà de cet aspect, certaines réorganisations à venir méritent encore réflexion et dialogue. L'un des scénarios envisagés consiste par exemple à former une communauté de brigades composée des brigades territoriales de Villefort, en Lozère, et de Génolhac, dans le Gard. Celle de Villefort serait amputée de plusieurs communes, lesquelles seraient rattachées à d'autres unités lozériennes, et son commandement serait exercé depuis Génolhac. Pourtant, l'autorité de tutelle demeurerait le représentant de l'État en Lozère. Il serait dans ce cas beaucoup plus judicieux que le commandement reste à Villefort, à la fois par souci de cohérence et afin que ce secteur lozérien ne soit pas lésé.