Monsieur le ministre de l'agriculture et de la pêche, j'appelle votre attention sur le véritable plan de licenciements qui affecte le Midi viticole et, particulièrement, le département de l'Aude. En cette période de crise économique mondiale, la disparition de milliers d'emplois dans le milieu rural fait moins de bruit que la fermeture d'entreprises industrielles, sans doute parce qu'elle touche les producteurs les uns après les autres de manière continue depuis cinq ans.
Ces emplois sont ceux des propriétaires et des salariés des exploitations, mais aussi des caves coopératives ou des entreprises liées à la viticulture. Entre 2001 et 2008, selon les chiffres qui m'ont été fournis par la Mutualité sociale agricole, 946 chefs d'exploitation ont disparu et, parmi les salariés, 604 employeurs et 5 249 employés ont perdu leur travail. Autres chiffres : sur les cinq dernières années, les demandes d'arrachage ont porté sur 38 566 hectares en Languedoc-Roussillon, dont 12 873 pour l'Aude, département le plus touché. La perte de la moitié du vignoble depuis vingt ans a eu de lourdes conséquences économiques et sociales.
En outre, toujours selon la MSA, 80 % des viticulteurs, qu'il soient actifs ou retraités, ont un revenu inférieur au seuil de pauvreté, et, en 2008, 205 chefs d'exploitations audois ont été éligibles au RMI.
Les vignerons, comme d'autres secteurs agricoles, ont souhaité bénéficier d'une aide à l'hectare au moyen des droits à paiement unique. Jamais la viticulture n'a eu accès a des aides compensatoires, comme ce fut par exemple le cas de la culture céréalière. Ces aides, que la profession n'a jamais demandées dans le passé, seraient aujourd'hui une solution temporaire non négligeable pour les viticulteurs du Midi.
À l'instar des efforts consentis en faveur des éleveurs, à qui a été redistribuée une partie des fonds initialement destinés aux céréaliers, il convient d'aider la viticulture afin d'atténuer l'impact social et économique de la crise ainsi que l'impact environnemental, tant le département, qui mise sur le tourisme, voit ses paysages dévalorisés par l'extension des friches agricoles.
Quelles mesures le Gouvernement entend-il prendre ?