L'audition de M. de Margerie fut effectivement très éclairante.
Au cours des quatre ou cinq dernières années, ce fut clairement indiqué, le groupe Total a consacré entre 2 et 3 milliards d'euros chaque année au rachat de ses actions, ce qui, naturellement, en a fait monter le cours, et ce rachat est intervenu à un moment fort opportun, celui que les dirigeants principaux de ce groupe choisissaient pour exercer leurs stock-options. C'est un premier scandale, et l'ampleur des chiffres montre ce qu'il en est en réalité.
Second chiffre à peu près équivalent, un peu moins de 2 milliards ont été consacrés chaque année depuis cinq ans à l'augmentation des dividendes. C'est typiquement une telle politique qui a conduit nos économies, celle de notre pays comme celles du monde entier, dans la situation que nous connaissons. C'est précisément cette politique, qui voit le capital capter l'essentiel de la valeur ajoutée produite, qui aboutit aux conséquences que l'on sait.
En ce sens, l'amendement de M. Sandrier mérite peut-être qu'on lui prête un tout petit peu plus d'attention.