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Intervention de Sandrine Mazetier

Réunion du 10 juillet 2009 à 9h30
Dérogations au repos dominical — Article 2, amendement 226

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaSandrine Mazetier :

Je voudrais revenir sur les propos qu'il a tenus à propos de la soumission aux réalités du marché. Nous devons tous prendre conscience de ce qu'est la réalité du marché touristique dans le monde. La première destination touristique au monde, c'est Paris. N'est-ce pas incroyable ? Ces tourismes sont d'un archaïsme ! Quels réactionnaires ! Comment peuvent-ils continuer à plébisciter la France et Paris alors que les commerces n'y sont pas ouverts à toute heure du jour et de la nuit, vingt-quatre heures sur vingt-quatre et sept jours sur sept ? Vous prétendez prendre en compte le marché touristique mondial. À ce niveau, la compétition est féroce. Interrogez-vous donc sur ce qui continue d'attirer massivement les touristes chez nous, malgré les difficultés de l'heure. Certes, en ce moment, la dépense par touriste est un peu en baisse, mais ils viennent toujours. C'est que le charme de la France et le charme de Paris sont uniques. Puisque vous vous fondez sur les réalités du marché, de la concurrence et de la compétition, réfléchissez aussi à ces données.

Si, demain, vous soumettez toute l'Île-de-France – puisque c'est toute la région qui vient travailler à Paris, que ce soit dans les petits commerces indépendants ou dans les grandes chaînes normalisés qui sont en train d'envahir tous les paysages commerciaux – aux cadences infernales liées au travail sept jours sur sept, l'atmosphère en Île-de-France et à Paris et le service rendu aux touristes, que vous prétendez vouloir accueillir et dont vous espérez récupérer les devises, ne seront plus les mêmes.

Je vous sens bien insensibles au sort de ces salariés, de ces femmes, notamment, qui travaillent beaucoup à temps partiel : puisque M. Raoult est toujours prompt à parler des cités, des banlieues, des parents démissionnaires, qu'il y songe.

Qu'il songe aux dégâts que cette proposition de loi va produire dans les familles monoparentales : pensez à ces mères seules qui seront obligées de venir travailler à Paris le dimanche – et pour gagner zéro euro de plus, comme le ministre l'a lui-même reconnu !

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