Découvrez vos députés de la 14ème législature !

Intervention de Maxime Gremetz

Réunion du 13 novembre 2008 à 15h00
Projet de loi de finances pour 2009 — Santé

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaMaxime Gremetz :

Certains patients sont contraints de faire jusqu'à cent kilomètres pour aller se faire soigner.

Plusieurs exemples emblématiques illustrent votre choix délibéré de favoriser le privé au détriment du secteur public.

Par exemple, les enseignants de médecine générale attendent toujours les arrêtés et décrets d'application de la loi du 8 février 2008. L'urgence réside dans une augmentation de leur nombre : ils ne sont à l'heure actuelle que 130, pour plus de 6 000 internes de troisième cycle, et ils doivent faire face à une augmentation de 25 % des effectifs. Pourtant, les crédits nécessaires au financement de la filière de formation de cette discipline ne sont toujours pas débloqués. Les annonces ne suffisent pas, il faut des actions concrètes pour répondre aux enjeux de santé publique.

Autre exemple, celui de la dégradation de l'offre de soins hospitaliers. Nous avons déjà dénoncé, lors de l'examen du PLFSS, le scandale du gel de 100 millions d'euros du Fonds de modernisation des établissements de santé publics et privés. Le cas du CHU d'Amiens est à cet égard significatif. Un rapport de la Cour des comptes, que nous avons réussi à nous procurer bien qu'on ne veuille pas nous le montrer – un de plus – présente un déficit cumulé de 46 millions d'euros ! Cela devrait vous préoccuper.

Le chantier pour la construction du monosite est arrêté, faute de moyens. L'hôpital d'Amiens est loin d'être le seul dans cette situation catastrophique mais voici qu'on veut vendre l'hôpital Amiens-Nord au plus offrant, ce qui laisserait 80 000 personnes très défavorisées sans hôpital.

Et que dire des acrobaties budgétaires et des manoeuvres de basse politique auxquelles vous vous livrez ? Elles signent avec éclat l'absence criante de dimension sociale dans le budget santé, alors qu'elle devrait lui être consubstantielle.

Ainsi, en dépit d'une baisse apparente, vous affirmez que les crédits disponibles pour les projets de prévention du VIH sont en hausse de 200 000 euros. Quel effort ! En réalité, cette hausse masque honteusement la baisse de la sous-action « Lutte contre le VIHSIDA ». C'est ainsi que vous espérez nous vendre votre nouveau plan VIH ? C'est inadmissible !

Insuffisante dimension sociale également dans des domaines aussi sensibles que le suivi sanitaire et social des personnes en situation de grande précarité souffrant d'affections chroniques : 1 000 places d'hébergement recensées et 1 800 d'ici à fin 2011. Là encore, un effort dérisoire, signe d'un désintérêt flagrant pour ces publics.

Aucun commentaire n'a encore été formulé sur cette intervention.

Inscription
ou
Connexion