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Intervention de Philippe Vigier

Réunion du 13 novembre 2008 à 15h00
Projet de loi de finances pour 2009 — Santé

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaPhilippe Vigier :

Nous nous retrouvons ce soir afin d'examiner le deuxième budget de la mission « Santé » de la législature. Si le montant des crédits alloués à cette mission est peu important s'agissant des autorisations d'engagement, qui ne s'élèvent qu'à 1,13 milliard d'euros, les objectifs de cette mission sont majeurs en termes de santé publique.

Nous ne pourrons pas faire l'économie d'un débat général sur la santé ; aujourd'hui, je voudrais seulement dire qu'alors que nous nous apprêtons à débattre, dans le courant du mois de janvier, de l'important projet de loi « hôpital, santé, patients et territoire », il est temps de refonder complètement notre système de soins.

Je me félicite de l'ouverture de ce grand débat : un énième rafistolage serait inacceptable. Afin que la continuité des soins soit assurée, afin que le temps d'accès aux soins soit le plus faible possible pour tous sur l'ensemble du territoire, afin que des plateaux techniques de qualité soient garantis à tous, il nous faut agir de façon énergique.

Nous sommes à la croisée des chemins, et cette loi doit nous permettre d'emprunter la bonne voie, celle – à nos yeux – de la régionalisation. La région est en effet l'échelon territorial le plus adapté pour répondre aux problèmes de démographie médicale et de répartition des professionnels de santé sur le territoire. À ce propos, il est d'ailleurs temps de poser un acte politique fort : celui de la régionalisation de l'examen classant de l'internat. On ne peut constater sans réagir, année après année, que les postes ne sont pas pourvus, que certaines régions souffrent d'une très faible densité médicale tandis que d'autres disposent de très nombreux médecins.

Dans le même ordre d'idées, la création des agences régionales de santé sera une bonne chose, mais il faudra évidemment faire en sorte que les moyens financiers suivent. Ce sera une réponse importante à la trop forte centralisation de notre système de soins. Il faudra là encore parvenir à définir des objectifs de santé publique partagés par les différents acteurs.

Le groupe Nouveau Centre attend donc avec impatience ce projet de loi. Nous participerons au débat avec vigilance et nous serons une force de proposition.

Revenons maintenant sur le budget de la mission « Santé » proprement dit. L'appréciation est difficile puisque le périmètre de la mission a changé : il intègre désormais les crédits des programmes « Protection maladie » et « Prévention et sécurité sanitaires », tandis que les crédits du programme « Drogue et toxicomanie » sont transférés à la mission « Direction de l'action du Gouvernement ». La mission « Santé » s'organise donc désormais autour des actions menées par l'État en matière de santé publique, de prévention et de gestion des risques et des crises sanitaires.

Vous avez rappelé, monsieur le ministre, que le budget de cette mission s'élève à 1,13 milliard d'euros, et qu'il est en augmentation. La programmation pluriannuelle qui est désormais la règle nous permet de constater avec satisfaction une augmentation sensible de ces crédits jusqu'en 2011.

Toutefois, monsieur le ministre, j'émettrai une réserve. Alors que le renforcement des comportements de prévention est clairement désigné comme une priorité, je constate avec inquiétude que le programme « Prévention et sécurité sanitaires » diminuera d'un peu plus de 3 % l'an prochain. Quel message politique désastreux !

Il ne faut pas baisser la garde en matière de prévention, car les dépenses qui sont engagées aujourd'hui constituent les gains de demain. Prenons l'exemple du cancer du sein : un dépistage généralisé de cette affection auprès des femmes âgées de plus de cinquante ans permettrait de sauver plus de 3 000 vies par an ! Les expérimentations qui ont été faites l'ont prouvé de façon très convaincante. Prenons encore l'exemple de la lutte contre la maladie d'Alzheimer : en dépit du discours volontariste de M. le président de la République, et des 850 millions d'euros que les franchises médicales ont permis d'affecter à un plan d'envergure nationale, beaucoup d'associations qui militent en faveur de la prévention et de l'accompagnement des familles sont, financièrement, à bout.

Nous espérons que ce sombre épisode de baisse des crédits consacrés à la prévention n'aura pas de suite, et que ces crédits augmenteront à nouveau à l'avenir.

Le Groupe Nouveau Centre votera donc en faveur de ce budget, sous réserve des réponses apportées par le Gouvernement à nos remarques et interrogations.

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