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Intervention de Francis Vercamer

Réunion du 13 novembre 2008 à 15h00
Projet de loi de finances pour 2009 — Aide publique au développement

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaFrancis Vercamer :

Madame la présidente, monsieur le ministre, mes chers collègues, à l'heure d'examiner les crédits de la mission « Aide publique au développement », le groupe Nouveau Centre tient à saluer le fait que le budget de l'aide publique au développement augmente de près de 2,5 %, en passant de 3,09 milliards à 3,166 milliards d'euros en termes de crédits de paiement. C'est une progression supérieure à celle du budget de l'État, qui est de 2 %.

La crise financière que nous traversons actuellement porte en elle un risque sans doute aussi grave, sinon plus grave encore, que l'entrée en récession de plusieurs économies développées. Ce risque, c'est celui de voir se réduire les solidarités à l'oeuvre au sein de la communauté internationale, et tout particulièrement le volume de l'aide publique au développement, mise en place par les pays développés en direction de ce qu'il est convenu d'appeler « les pays du sud ».

Pourtant, maintenir le volume de notre aide publique au développement est à l'heure actuelle plus que jamais indispensable.

Nous en sommes tous conscients ici, la crise alimentaire et les émeutes de la faim qui ont éclaté en divers points du globe au cours de l'année 2008, ont remis en cause bon nombre des résultats qui avaient pu être obtenus en vue de la réalisation, à l'horizon 2015, des objectifs du Millénaire pour le développement. À mi-parcours, le bilan de la marche vers ces objectifs était pourtant déjà bien maigre.

L'urgence induite par la crise alimentaire a conduit à une remobilisation générale au service de ces objectifs : à ce titre, je saluerai notamment l'initiative prise à Rome par le Président de la République, lors du sommet de la FAO, en faveur d'un partenariat mondial pour l'alimentation et l'agriculture. Néanmoins, ces objectifs ne pourront être atteints en 2015 sans que naisse, au sein de la communauté internationale, une nouvelle et puissante dynamique visant à leur réalisation effective.

Le budget de la mission « Aide publique au développement » est un budget où apparaissent plus clairement nos priorités, tant géographiques que sectorielles. À ce titre, et dans un domaine où le maintien du volume de la dépense publique est indispensable, il y a tout lieu de se réjouir que la RGPP ait été menée, non dans le but de réduire les crédits de l'APD française, mais bien dans celui d'en renforcer l'efficacité, la lisibilité, ainsi que la portée stratégique.

Mes chers collègues, la France, qui est souvent située entre la cinquième et la sixième place dans la hiérarchie des puissances mondiales, demeure, à l'heure actuelle, derrière les États-Unis et l'Allemagne, le troisième bailleur de fonds de l'aide publique au développement, à l'échelle mondiale.

Il y a tout lieu de s'en féliciter, mais il nous faut également nous interroger sur les retombées effectives en termes d'influence de ce formidable levier de notre diplomatie. Alors que l'aide publique au développement met de plus en plus en scène une foule diverse d'acteurs et d'opérateurs, la contribution française n'est encore que trop peu visible sur le terrain.

Malgré le contexte économique que nous connaissons, cette mission budgétaire voit ses crédits confortés et, même s'il comprend des lignes en déséquilibre, le Nouveau Centre salue l'effort indispensable ainsi consenti en faveur de notre aide publique au développement, et votera ces crédits.

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