Je soutiens cet amendement, qui va dans le sens du Grenelle de l'environnement, puisque, en fait, il s'agit de traçabilité. Elle existe déjà pour certains produits, dont les bêtes élevées dans des régions dites de label de qualité ou des régions d'appellations d'origine contrôlée. Mais nous ne disposons pas de traçabilité sur les aliments des animaux nourris avec des produits transgéniques – c'est le cas d'une grosse partie du bétail français, qui fournit la viande que nous dégustons. Ces animaux sont nourris avec du soja transgénique, qui vient principalement d'Argentine, pays qui s'est massivement lancé dans cette production au moment de la crise de la vache folle et de l'interdiction des farines animales.
Sous forme de boutade, nous disons que nous ne savons pas ce que nous mangeons, ni s'il y a des OGM dans notre nourriture. Nous ne connaissons pas les conséquences de cette alimentation animale génétiquement modifiée en termes sanitaire, de santé publique, car nous ne possédons pas assez de recul et aussi parce qu'aucune enquête sanitaire n'a véritablement été menée.
Nous avons dû nous battre pour obtenir des renseignements sur l'expérimentation du Monsanto 810 portant sur les rats pendant quatre-vingt-dix jours et aller devant les tribunaux pour obtenir la levée du secret industriel.
Nous sommes en droit de penser qu'il pourrait y avoir des conséquences et il serait normal que, dans le cadre de la transparence et de la traçabilité, le public soit informé de ce qu'il mange et de ce que mangent les animaux de boucherie.