Faut-il le rappeler : l'action extérieure de l'État est une mission régalienne par excellence, et cela justifie la remarque quelque peu sévère de notre collègue Myard à l'instant.
Ce budget confirme que le ministère des affaires étrangères de notre pays n'a pas les moyens de sa mission. Monsieur le ministre, vous avez fait allusion à la RGPP ; pour son malheur, le ministère des affaires étrangères a commencé à la pratiquer de manière prématurée, en 1994, et en subit aujourd'hui les conséquences.
Le point fort de notre action diplomatique en 2008 a été la présidence française de l'Union européenne, qui s'achèvera à la fin de l'année. Le Président de la République et le ministre Jean-Pierre Jouyet ont témoigné de beaucoup d'énergie et d'un incontestable savoir-faire, et il convient de saluer certains résultats, tout en regrettant que la relation franco-allemande ait été ternie par l'obsession de la France à privilégier la diplomatie d'influence, sans toujours respecter nos partenaires.
L'autre satisfaction porte sur la relance de l'Union pour la Méditerranée.
Le point faible de ce budget est, une fois de plus, la faiblesse des moyens de notre action culturelle, scientifique et éducative à l'extérieur. Nous avons dit en commission élargie pourquoi nous ne pouvions voter ce budget, même si le ministre est parvenu à limiter les dégâts dans certains domaines. Nous ne pouvons pas non plus cautionner une diplomatie qui a été cette année marquée par de trop nombreux renoncements, s'agissant en particulier des droits de l'homme, mais aussi par une certaine agitation confinant parfois à l'exhibitionnisme. La politique étrangère de la France, c'est une ambition, un dessein, une stratégie, une méthode, et non pas seulement une posture.
Mes chers collègues, j'aurai l'occasion de dire tout à l'heure que le budget de l'aide publique au développement est, hélas, encore pire, mais en attendant, le groupe SRC s'abstiendra de voter les crédits de la mission « Action extérieure de l'État ».