Cessez donc de nous expliquer que la gauche a été la mère de toutes les fautes ! (« Eh oui ! » sur plusieurs bancs du groupe de l'Union pour un mouvement populaire.) Depuis le début de ce débat, Mme Kosciusko-Morizet et M. Borloo répètent que nous étions dans une situation de non-droit, qu'il fallait introduire un cadre juridique et appliquer, enfin, cette directive européenne, qui date de 2001. Cela veut dire que, pendant sept ans, nous avons été dans une situation de non-droit ! Si cette directive a été voulue par l'Europe, c'est précisément pour encadrer les cultures d'OGM qui se faisaient n'importe comment, avec un risque important de contamination, que rien ne limitait. Cessez d'utiliser l'argument fallacieux selon lequel cette directive serait la faute de la gauche. Cette directive a certaines vertus, dont ont tiré profit des pays comme l'Allemagne ou la Hongrie. Si l'Allemagne n'a pas eu à appliquer la clause de sauvegarde à propos du maïs Monsanto 810, c'est parce qu'elle avait appliqué la directive de manière beaucoup plus stricte que la France.
À la fin de la semaine dernière, je vous ai entendue, madame la secrétaire d'État, expliquer dans les médias, que la gauche se trompait en attaquant le maïs Monsanto 810. Mais peu nous chaut le Monsanto 810 ! Nous avons obtenu ce que nous voulions, à savoir une clause de sauvegarde. Cette loi sur les OGM ne concerne pas le Monsanto 810 : elle va permettre la culture de nouvelles variétés d'OGM. C'est bien de cela qu'il s'agit, et non du Monsanto 810 ! L'affaire de ce maïs est derrière nous. Heureusement qu'il y a eu le travail des associations et des faucheurs volontaires ! (Vives exclamations sur les bancs du groupe de l'Union pour un mouvement populaire.)