Vous venez de jeter un nouvel écran de fumée en désignant comme bouc émissaire les indemnités journalières. Le directeur de la caisse nationale d'assurance maladie ayant prétendu que plus de 10 % des arrêts de travail seraient injustifiés, vous en concluez qu'il faut renforcer les contrôles de ces arrêts de travail jugés abusifs. Soit, mais pour cela, il faut former des médecins. En même temps que vous refusez d'augmenter le numerus clausus, alors que nous manquons de médecins dans des régions entières, vous n'êtes donc plus préoccupé que par le renforcement de l'effectif des médecins contrôleurs. Je vous suggère de plutôt vous inquiéter du nombre de médecins généralistes et de médecins du travail qui, eux aussi, manquent cruellement.
La ficelle est un peu grosse. Une fois de plus, vous lancez une grossière campagne d'intoxication. En effet, il est évidemment beaucoup plus facile de s'en prendre aux arrêts maladies des salariés, alors que toutes les études montrent l'accentuation de leur souffrance, que de s'attaquer aux conditions de travail de plus en plus difficiles, contraignantes et anxiogènes.