Je pense au contraire qu'il s'agit d'un amendement extrêmement important, et, si vous n'avez rien à craindre, vous devriez l'accepter. Mais nous sommes de nouveau dans l'idéologie. Vous continuez de penser que la concurrence est, par définition, le meilleur moyen de gérer la répartition des ressources et les prix.
Mon collègue a parlé des transports ; je parlerai de l'énergie. Le secteur a été ouvert à la concurrence, théoriquement pour baisser les prix. Vous avez donc libéralisé les prix, mais, comme par hasard, ils ont augmenté. Vous êtes alors revenus à un tarif régulé, ce qui est un aveu d'échec de la concurrence.
Par ailleurs, comme l'a expliqué François Brottes, l'ouverture à la concurrence crée un effet pervers au moment des heures de pointe. Le prix de la consommation en pointe a renchéri le prix moyen de l'électricité et les nouveaux entrants interviennent à ce moment-là. Par ailleurs, les trois quarts des nouveaux logements sont livrés avec du chauffage électrique. Le nucléaire ne suffisant pas à répondre à la demande lors de ces périodes de pointe, c'est aux centrales thermiques qu'on fait appel. Il y a actuellement vingt centrales à gaz en construction en France ! Or le rendement de ces centrales est de 40 à 50 % : de quoi faire sourire les Russes qui nous livrent le gaz sans comprendre pourquoi, plutôt que de l'affecter directement au chauffage des habitations, nous le transformons en électricité en en perdant la moitié ! Voilà la réalité de l'ouverture à la concurrence.
Quand on sait par ailleurs que, en début de semaine, le PPE s'est divisé au Parlement européen sur le paquet « climat-énergie » examiné par la commission environnement et que vos propres collègues de l'UMP ne soutiennent pas les objectifs « 3 fois 20 » en Europe, il est urgent de faire le bilan que demande mon collègue.