Parmi les trois piliers – dits « trois fois vingt » – que sont le développement des énergies renouvelables, la réduction de l'émission de gaz à effet de serre – qui doit être la plus importante possible – et l'amélioration de l'efficacité énergétique, c'est cette dernière qui a ma préférence. Cependant, le concept d'efficacité énergétique recouvre deux notions distinctes : la sobriété et le recours aux technologies. Or il me semble que la première – qui relève des comportements humains – doit primer sur le second.
Certes, il n'est pas aisé de modifier les comportements. Mais on peut penser que, dans les périodes de tension internationale, de difficultés, il est plus facile de susciter une mobilisation générale de la société – comme le fait actuellement le Gouvernement face à la crise financière –, pour qu'elle adopte un mode de consommation plus sobre. En tout cas, je crois davantage à un appel à la population à moins gaspiller qu'au recours à la technologie.
Les voitures vertes, par exemple, participent à l'amélioration de l'efficacité énergétique, mais il existe au moins une dizaine d'autres modes de transport plus économes en énergie que l'automobile : le Vélib', par exemple, qui est une très belle invention et qui a beaucoup de succès à Paris. La sobriété présente l'avantage de permettre une diminution très rapide des émissions de gaz à effet de serre.
Je prends deux exemples. Pour économiser le pétrole, et donc diminuer les émissions de gaz à effet de serre, M. de Villepin avait proposé, en septembre 2005, d'abaisser la vitesse maximale sur autoroute de 130 à 115 kmh. Évidemment, M. « Renault », M. « Peugeot » et M. « Total » lui ont immédiatement téléphoné pour lui demander de retirer ce projet. Il suffirait que M. Fillon signe, cette nuit, un décret dans lequel la vitesse maximale sur autoroute serait fixée à 100 kmh pour que l'on économise quelque huit millions de tonnes de pétrole par an et que l'on évite l'émission d'une quantité à peu près équivalente de CO2.
Deuxième exemple : j'essaie, pour ma part, mais c'est difficile, de ne plus manger d'aliments produits à plus de 500 kilomètres de chez moi. Cela signifie, par exemple, que je ne mange plus ni bananes ni ananas (Exclamations sur divers bancs).
Je pourrais citer beaucoup d'autres exemples, qui vous prouveraient que la sobriété est une bonne politique pour assurer la paix, la solidarité et la démocratie.