Je ne répéterai pas les arguments, que j'approuve, de mes collègues MM. Gosnat, Le Bouillonnec et Cacheux.
La sous-occupation peut être réelle, tout en étant alors explicable, mais aussi apparente : avec les progrès de la pauvreté, la génération la plus âgée est souvent l'ultime recours de la plus jeune, c'est-à-dire des enfants voire des petits-enfants, quand ils perdent leur travail ou sont victimes d'une séparation. Ils sont alors contents d'être provisoirement accueillis chez les grands-parents, malgré des conditions parfois difficiles. On se plaint du délitement des relations familiales ; nous aurions donc tort de ne pas favoriser l'accueil des petits-enfants par les grands-parents, avec la fonction sociale et affective que cela implique. Compte tenu de votre histoire personnelle, madame Boutin, je serais étonné que vous n'y soyez pas sensible.
Autre mais non moins importante est la question de la mixité sociale. Celle-ci s'est, hélas, beaucoup altérée depuis une quinzaine d'années ; raison de plus pour préserver ce qu'il en reste, faute de quoi nous verrons se développer des ghettos comme aux États-Unis. Les personnes qui, sans vivre dans le luxe, dépassent les fameux plafonds, sont celles que l'on retrouve à telle présidence d'association de parents d'élèves ou d'amicale de locataires. Elles donnent une impulsion à la vie sociale et rendent un service que l'on ne peut quantifier financièrement. À la mixité sociale s'ajoute la mixité intergénérationnelle.