L'article 4 du projet de loi de programmation militaire décrète que plus de 54 000 emplois seront détruits d'ici à 2015.
Les fédérations syndicales ont raison de mettre en exergue le paradoxe selon lequel l'État est le premier contributeur à l'augmentation du chômage, alors qu'il dénonce verbalement la casse de l'emploi dans le privé.
Une telle saignée n'est pas justifiée financièrement, puisque, dans le même temps, les crédits de paiement de la défense continuent et continueront d'augmenter.
Comme à l'accoutumée, on joue sur les mots. Les restructurations socialement désastreuses sont baptisées « valorisation des métiers de la défense », « dynamisation des parcours professionnels », ou encore « amélioration de la condition militaire ». Ici, comme dans l'ensemble de la fonction publique, la suppression massive de postes est censée permettre une revalorisation des statuts et des conditions de travail. En réalité, le personnel attend toujours.
Des territoires entiers, déjà durement éprouvés par la casse des industries ces dernières décennies, et maintenant malmenés par la crise du capitalisme, verront leur taux d'emploi à nouveau attaqué par ce plan destructeur et par la nouvelle carte militaire. Aux milliers de suppressions de postes viendront s'ajouter, en cours de programmation, après les phases de mutualisations et de rationalisations, d'autres milliers de suppressions d'emplois au titre de l'externalisation des activités. Aucune possibilité de reclassement n'existe.
La crise mériterait que soit reconsidéré le dogme de la suppression de postes. Tous les syndicats le disent : il est temps de les écouter. Au moins, n'aggravons pas les conséquences sociales de la crise que notre pays subit de plein fouet.
Ce n'est pas une surprise : nous sommes opposés à cette politique injustifiée et socialement désastreuse de casse de l'emploi. En conséquence, nous demandons la suppression de cet article.