S'agissant du deuxième porte-avions, Bernard Cazeneuve a très clairement posé un certain nombre de questions. J'ai bien peur que ce porte-avions, comme à l'habitude, fasse l'objet d'annonces avant des élections et disparaisse juste après. L'histoire nous en a donné plusieurs exemples.
Je voulais surtout, à l'occasion de cet article 2, parler des zones de défense, qui font partie des éléments très objectivement inscrits dans cette programmation militaire. Cela va de pair avec la suppression des 54 000 emplois et avec les restructurations des équilibres entre le civil et militaire, qui entraînent une recomposition, sur le territoire français, de l'organisation de nos forces comme de leur fonctionnement même.
Ces zones de défense, il y en a onze. Elles sont expérimentales. Elles sont de dimension tout à fait différentes. De mémoire, la plus importante représente entre 18 000 et 19 000 personnes. C'est celle, entre autres, de Brest, qui est une base essentiellement marine. Il en irait de même pour Toulon. C'est assez logique, étant donné les restructurations que l'on a vues dans ce domaine au cours des dernières années. D'autres bases, beaucoup plus « armée de terre », sont de l'ordre de 1 500 hommes.
On entend aujourd'hui beaucoup de chiffres. C'est vrai que nous en sommes à un stade expérimental. Vous serez demain, monsieur le ministre, sur la base de défense de Brest. Nous avons assisté, avec quelques parlementaires, dont Marguerite Lamour, à une présentation – fort intéressante, d'ailleurs – faite par l'amiral de Brest. Un certain nombre de questions m'interpellent.
Avez-vous déjà une vision de ce que seront ces bases de défense de demain ? Auront-elles une dimension militaire, c'est-à-dire en nombre d'hommes, ou territoriale définie selon une pertinence régionale ou interrégionale ? Tout cela est pour l'instant assez flou. Déjà, certaines expériences nous laissent à penser que le nombre de bases de défense annoncées pourrait tomber de quatre-vingt-dix à une quarantaine, voire moins. Nous avons besoin de telles précisions, indispensables pour apprécier la façon dont elles vont s'inscrire dans la construction de la RGPP, et dans l'organisation qui découle du Livre blanc.
Je vois bien, sur le terrain, que ce cheminement va prendre un peu de temps. S'il est très facile de parler de zones de défense lorsqu'une seule armée est concernée, on voit bien, quand sur un même territoire sont présentes par exemple la marine et l'armée de terre ou l'armée de l'air et l'armée de terre, que la création de ces zones a un peu de mal à se mettre en place. J'espère que nous y arriverons parce qu'il y a dans cet objectif de bonnes idées intéressantes à développer. J'aimerais avoir quelques précisions sur le nombre de ces zones de défenses.