Toute nation qui néglige ses armées, plaçant sa sécurité dans l'alliance avec un puissant, est inéluctablement vassalisée. S'il est nécessaire d'entretenir des alliances, gardons-nous de nous laisser entraîner dans des querelles qui ne sont pas les nôtres.
J'aborderai par conséquent trois points : nos concepts stratégiques, les moyens mis en oeuvre et le jeu de nos alliances.
Les concepts stratégiques de notre défense se fondent sur cinq éléments : connaître et anticiper – tâche qui incombe au renseignement –, dissuader – c'est le coeur de notre indépendance –, prévenir par des bases avancées, protéger la population française et, enfin, intervenir à l'extérieur en tant que de besoin.
Si l'on ne peut que souscrire à ces objectifs, quels sont les moyens de leur mise en oeuvre ? Il s'agit d'abord des moyens financiers. Je regrette qu'ils croissent très légèrement, à savoir de 4 % en euros 2008, passant de 29 à 30,9 milliards d'euros. On peut même qualifier cet effort de minime puisqu'il correspond à 1,7 % du PIB alors qu'il devrait au moins atteindre 2 %. Quant aux ressources exceptionnelles, elles décroîtront rapidement à partir de 2010 et l'on peut d'ailleurs les comparer à un fusil à un coup.
Beaucoup plus inquiétante est la cure d'amaigrissement des effectifs, qui passent de 314 200 à 276 000 hommes. Cette réduction est des plus préoccupantes, monsieur le ministre.