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Intervention de Yves Durand

Réunion du 15 novembre 2007 à 15h00
Projet de loi de finances pour 2008 — État b

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaYves Durand :

Je ne souhaite pas me lancer dans un débat avec M. Apparu, comme nous l'avons déjà fait, d'ailleurs, à propos de l'enseignement supérieur. La question est passionnante, mais je m'étonne qu'il prenne ce ton un peu polémique. J'ai pour ma part tâché d'avancer des arguments dans le cadre d'un débat qui, d'ailleurs, transcende les clivages traditionnels. Certes, Claire Brisset, ancienne défenseure des enfants, avait émis de forts doutes sur la scolarisation des enfants en maternelle dès l'âge de deux ans. Reste qu'il s'agit d'une opinion qui, comme toute opinion, est respectable mais contestée.

Je n'ai jamais dit que le Haut conseil de l'éducation avait évoqué la scolarisation des enfants de deux ans ! J'ai bien mis en avant, parce qu'il le fait lui-même, l'importance de l'école maternelle. Le HCE considère qu'elle doit être une école à part entière. À ce titre, elle revêt une importance majeure dans la lutte contre les inégalités, non pas pour ce qui concerne la maîtrise de l'écrit, monsieur Apparu, mais la maîtrise de l'oral. En effet, on sait bien que c'est la maîtrise de l'oral qui va déterminer la capacité d'un enfant à apprendre à lire puis à écrire au CP. Il s'agit donc là du premier pas du premier apprentissage (« Et les parents ? » sur les bancs du groupe de l'Union pour un mouvement populaire), même si l'école maternelle doit rester une école maternelle.

C'est à partir de ces données que j'ai regretté que cet avis sur l'importance de l'école maternelle ne trouve pas sa traduction dans les textes budgétaires et dans la politique du Gouvernement. En effet, quand on établit la carte scolaire, et les rectorats vont bientôt pouvoir le constater, les écoles maternelles servent toujours de variable d'ajustement : c'est là qu'on prend les postes quand il en manque ailleurs. Je suis désolé, monsieur le ministre, mais sur les 11 200 suppressions de postes à l'échelon national, il y en aura probablement entre 1 000 et 1 200 dans ma région : c'est arithmétique.

Nous voyons donc bien où se trouve la variable d'ajustement. En termes de formation, continue notamment, vous ne consentez pas l'effort nécessaire. Voilà pourquoi, même si la technique de financement choisie peut être discutée, je ne prétends pas le contraire, nous souhaitons souligner l'importance que nous devrions tous accorder – et vous en particulier, monsieur le ministre –, à l'école maternelle, suivant en cela les recommandations du Haut conseil de l'éducation.

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