Monsieur le ministre, j'aurais aimé, comme M. Lecoq, que vous affiniez votre réponse sur la pratique éventuelle de quatre heures d'EPS à l'école élémentaire, car vous ne l'avez pas fait tout à l'heure. Lorsqu'on sait que nombre d'enseignants ont déjà du mal à en faire une ou deux, cet objectif paraît particulièrement ambitieux. Cela supposerait par ailleurs un suivi médical.
Ma question concerne un point que mes collègues ont abordé, mais que vous n'avez pas développé dans votre intervention : l'enseignement pré-élémentaire.
La vocation de l'école publique étant d'accueillir tous les enfants, l'enseignement pré-élémentaire doit être une priorité de l'éducation nationale. J'utiliserai plus volontiers l'appellation d'« école maternelle », car c'est bien la signification que nous souhaitons lui donner : le lien avec la mère montre à quel point ce lieu est capital et stratégique, si l'on veut donner à l'enfant les meilleures conditions de réussite et d'épanouissement. C'est l'espace de sa première scolarisation dans un cadre collectif, de la construction de sa personnalité, celui où, quelle que soit sa situation familiale d'origine, il va se réaliser. Nous sommes nombreux dans cet hémicycle à exercer des fonctions d'élu local : conseiller municipal, adjoint ou maire ; et je pense que nous nous efforçons tous de dégager les moyens nécessaires pour qu'enfants, familles, personnels et enseignants puissent bénéficier des conditions adéquates pour travailler ensemble en toute sérénité. Les collectivités locales ont choisi d'investir dans des infrastructures remarquables et de soutenir les enseignants par des crédits de fonctionnement appréciés. Mais je n'ai pas l'impression que le Gouvernement soit en phase avec nous.
Entre les intentions affichées, si nobles soient-elles, et la réalité du terrain, il y a en effet un décalage : les moyens financiers ne sont pas au rendez-vous pour assurer partout en France la scolarisation dès l'âge de deux ans et réduire les effectifs des classes de tout-petits, qui oscillent entre 30 et 35 enfants par enseignant. Dans de telles conditions, il est quasiment impossible de développer correctement les apprentissages, ainsi que de détecter les problèmes de psychomotricité, de langage, de vue, de comportement ou d'éventuels retards. Il est de votre responsabilité, monsieur le ministre, de dégager les moyens nécessaires à cette première étape, capitale, de la scolarisation. Comment comptez-vous répondre à l'attente des familles ?
Je souhaite également vous interroger sur la préscolarisation avant deux ans,… (Exclamations sur les bancs du groupe de l'Union pour un mouvement populaire.)