Je suis d'accord, mais avant d'y arriver, ils ne savent pas très bien où ils vont. Nous souhaitons donc une plus grande lisibilité du dispositif, et nous y travaillons.
En outre, nous voulons que les lycées professionnels soient de grandes structures, complètes et ouvertes, où l'on puisse faire de l'apprentissage, de l'alternance, suivre un CFA, des formations, de façon que chacun s'y retrouve, et donc utilise mieux les ressources du dispositif et les compétences partagées.
Vous aurez ainsi des ateliers plus nombreux, des gens qui seront en formation à divers niveaux… Bref, nous voulons que les établissements de ce type soient beaucoup plus complets et ouverts.
Nous poursuivons d'autre part la labellisation des « lycées des métiers », qui seront 800 l'an prochain, contre 330 l'année dernière. La reconnaissance des lycées professionnels est donc loin de s'affaiblir.
S'agissant du baccalauréat professionnel en trois ans, nous n'avons aucune volonté doctrinaire ; au contraire, nous souhaitons considérer en priorité l'intérêt des élèves. Si l'on veut revaloriser l'enseignement professionnel, n'est-il pas normal qu'il soit mis au même niveau que les autres baccalauréats, et donc préparé sur trois ans ? Bien entendu, le changement sera progressif : tout le monde ne passera pas aux trois ans l'année prochaine ! Ceux qui, engagés dans des BEP en deux ans, entreront ensuite dans des voies professionnelles durant elles aussi deux ans, feront en définitive un cursus de quatre ans. Cependant, à la rentrée prochaine, nous multiplierons par dix le nombre d'élèves qui, entrant dans le système, pourront avoir une scolarité en trois ans. Cela permettra des équivalences et des échanges, et revalorisera l'image de ces filières professionnelles, qui, à l'instar des filières techniques, n'empêcheront plus de poursuivre des études supérieures par la suite.
Il faudra cependant un palier de qualification de niveau V pour les élèves qui ne pourront ou ne voudront pas aller jusqu'au baccalauréat professionnel. Il faudra aussi développer les passerelles entre les formations, par exemple du baccalauréat professionnel en trois ans vers les CAP ou les bacs technologiques. C'est assez délicat, mais nous devrions y arriver. Je vais demander aux commissions paritaires consultatives – les CPC, qui établissent les protocoles et définissent les offres de devoir – d'examiner tout cela afin que nous puissions disposer, d'ici à deux ans, d'une vue d'ensemble du dispositif.
Enfin, il n'y a pas de réductions d'effectifs notables dans le secteur de l'enseignement professionnel, qui n'est pas le plus touché : en raison de l'émiettement des dispositifs, c'est très difficile à faire et d'ailleurs peu souhaitable. Lorsque nous les aurons regroupés, nous verrons comment rendre l'ensemble plus fonctionnel.
Soyez donc rassuré, nous ne voulons nullement dévaloriser les lycées professionnels, mais au contraire les hisser au même niveau que les lycées d'enseignement général et les lycées technologiques ou industriels, afin d'accorder toute la considération qu'il mérite à cet enseignement professionnel si nécessaire à l'insertion des jeunes.