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Intervention de Marie-Hélène Amiable

Réunion du 15 novembre 2007 à 15h00
Projet de loi de finances pour 2008 — Enseignement scolaire

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaMarie-Hélène Amiable :

Monsieur le ministre, si j'ai bien lu votre budget, les crédits alloués à la médecine scolaire baissent de 20 %. Je rappelle les chiffres : il y a actuellement 1 201 médecins scolaires, et alors qu'aucun poste n'avait été créé en 2004 et en 2005, 368 postes de médecin vacataire ont été supprimés en 2006. On peut donc légitimement se demander si la volonté d'une réelle prise en charge et d'un suivi de santé publique des enfants par la médecine scolaire existe vraiment.

Vos analyses laissent entendre que la plupart des enfants n'auraient plus besoin de la médecine scolaire puisqu'ils pourraient bénéficier d'un suivi effectué par leur médecin généraliste. Mais ce n'est pas vrai pour tous les enfants, particulièrement pour les plus démunis. De plus, dans de nombreuses situations, le médecin de famille peut difficilement se substituer au médecin scolaire : je pense au dépistage des maltraitances, aux troubles du comportement alimentaire, aux difficultés psychologiques, à l'éducation à la sexualité.

Les syndicats de la profession recommandent la création de 500 postes supplémentaires pour répondre aux missions de plus en plus importantes qu'on a confiées aux médecins scolaires : les quatre bilans médicaux obligatoires au cours de la scolarité, la détection des troubles de l'apprentissage, les PAI, la scolarisation des enfants handicapés, la prévention des conduites à risque, et maintenant la formation aux premiers secours. Pour ne citer qu'un exemple, d'après votre ministère, 30 % des enfants de six ans n'ont pas bénéficié en 2006 du fameux bilan de santé obligatoire à l'entrée au CP, qui a été introduit par la loi relative à la protection de l'enfance.

Dans un contexte de baisse de la démographie médicale, il convient également de revaloriser le statut des médecins de l'éducation nationale – en résumé, de mieux les payer – pour pourvoir les postes vacants. Dans ma circonscription, il y a des postes vacants depuis plusieurs années, entre autres raisons parce que les médecins scolaires ne sont pas suffisamment rémunérés.

Enfin, votre plan de création d'emplois de personnels infirmiers est pour moi difficilement compréhensible quand j'examine les prévisions de postes dédiés à la santé scolaire : 8 554 pour 2007 et 8 458 pour 2008. Je ne vois donc pas l'augmentation que vous nous annoncez mais, au contraire, 100 postes en moins.

Je souhaiterais, monsieur le ministre, que vous reveniez sur les questions que j'ai évoquées, et éventuellement infirmiez les chiffres que j'ai mentionnés s'ils ne sont pas exacts.

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