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Intervention de Xavier Darcos

Réunion du 15 novembre 2007 à 15h00
Projet de loi de finances pour 2008 — Enseignement scolaire

Xavier Darcos, ministre de l'éducation nationale :

Je vous remercie, madame Boulestin, de cette question difficile, que je n'éluderai pas. La santé des enfants est, de fait, un sujet complexe, et tout particulièrement dans le premier degré. À la différence, en effet, du second degré, qui dispose de comités d'éducation à la santé et à la citoyenneté et d'infirmières en nombre à peu près suffisant, la situation y est très compliquée, compte tenu de l'éparpillement des écoles, de l'absence d'établissements susceptibles de fédérer la médecine scolaire, du petit nombre de médecins scolaires que nous pouvons recruter – car, je le rappelle, nos concours sont toujours déficitaires – et du nombre d'infirmières que nous trouvons, le nombre de candidatures étant chaque année inférieur à celui des postes proposés.

Il ne s'agit pas là d'une simple question de volonté, même s'il en faut assurément, car ces difficultés sont liées au tissu humain et professionnel du monde de la santé. J'entends bien votre inquiétude et je me suis souvent demandé moi-même ce qu'il fallait faire. En 2002, lorsque j'étais ministre de l'enseignement scolaire, nous avons décidé d'instaurer des visites médicales plus systématiques : deux visites sont désormais prévues à l'école primaire, qui ont été progressivement mises en place. Cependant, le constat de la situation sanitaire d'un enfant à un instant donné ne suffit pas à faire un véritable accompagnement de santé.

Que faudrait-il donc faire ? D'abord, continuer à inscrire dans notre budget, comme le prévoit d'ailleurs la loi d'orientation pour l'avenir de l'école, les crédits nécessaires pour que des infirmières soient recrutées régulièrement. Nous espérons ainsi en recruter 300 de plus à la rentrée prochaine. D'autre part, puisque nous avons du mal à trouver des candidates, il faut rendre le métier plus attractif, ce que nous faisons aussi. C'est ainsi que nous avons conclu très récemment un accord avec la profession pour que les infirmières recrutées par l'éducation nationale après avoir travaillé à l'hôpital ou dans un autre cadre puissent réintégrer dans leur carrière les services accomplis. Cette mesure, qui concerne 2 158 infirmières, coûtera cher : 4,1 millions d'euros sur trois années.

Je le répète, madame Boulestin, votre question est une bonne, une vraie question. Il faudrait que nous abordions ce sujet dans le cadre d'une sorte d'assises ou de convention, avec le ministre de la santé. Nous ne pourrons pas continuer à saupoudrer quelques médecins scolaires et quelques infirmières dans toutes nos écoles. Il faut organiser un service qui sera peut-être plus centralisé, qui fera peut-être appel à la médecine de ville, par exemple en créant un contrat annuel d'intervention. Nous allons y réfléchir. Je ne crois pas, cependant, que nous pourrons régler la question en nous contentant d'ajouter de nouveaux postes : nous n'avons ni les moyens ni les personnels pour ce faire et, si même nous les avions, leur dispersion serait telle que l'efficacité ne serait pas garantie.

Quelles que soient par ailleurs les objections que vous pouvez avoir à propos du budget, je vous propose donc d'évoquer à nouveau cette question dans un contexte différent.

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