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Intervention de Patrick Roy

Réunion du 15 novembre 2007 à 15h00
Projet de loi de finances pour 2008 — Enseignement scolaire

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaPatrick Roy :

C'est d'autant plutôt agréable – ce sera ma deuxième confidence – que les ministres de l'éducation nationale de la précédente législature la connaissaient beaucoup moins, quand ils ne s'en désintéressaient pas !

Je vous reconnais un autre mérite, c'est votre volonté de faire porter les efforts sur l'école primaire. Pour ma part, j'y aurais volontiers associé l'école maternelle, mais sur le fond vous avez raison : c'est dans les premières années que tout se joue. J'espère donc que ne se reproduiront pas à l'avenir les précédents malheureux que nous avons connus : je pense notamment à la suppression des aides éducateurs. Vous avez été près de reconnaître que priver l'école de la présence d'adultes qui lui apportaient un « plus » n'avait pas été une décision très heureuse.

Ces bonnes paroles ne m'empêchent pas de déplorer la suppression de 11 200 postes prévue par ce projet de budget. J'ai bien compris qu'il s'agissait d'une consigne gouvernementale que vous deviez appliquer en ministre loyal, même si vous ne l'approuviez pas.

On justifie toujours ces suppressions en prétendant que la manie française de créer sans cesse des postes supplémentaires s'était révélée contre-productive. L'argument est à moitié recevable : je suis de ceux qui pensent très sincèrement que la réussite scolaire dépend aussi, fort heureusement, du talent pédagogique de l'enseignant et de l'organisation des enseignements. Admettez quand même que ce n'est certainement pas en supprimant des postes qu'on obtiendra de meilleurs résultats. Qu'on réfléchisse à une meilleure répartition des moyens, d'accord, mais pourquoi en supprimer ? C'est ma première question.

Je vous ai entendu dire que ces 11 200 postes étaient une goutte d'eau au regard du million d'enseignants. J'ai une proposition à vous faire : pourquoi ne pas les affecter aux zones d'éducation prioritaire, qui en ont grand besoin et où ils seraient très utiles ? Il s'agit là d'un débat pédagogique qui dépasse le clivage droite-gauche. Ces postes supplémentaires permettraient en effet un suivi personnalisé des élèves les plus en difficulté, dont on sait qu'ils ont besoin de travailler en effectifs réduits.

De ce point de vue, ces 11 200 postes ne sont pas une goutte d'eau, puisqu'ils permettraient de lutter très efficacement contre l'échec scolaire, dont vous nous avez dit que vous vouliez le diviser par trois. C'est ma deuxième question : pourquoi ne pas consacrer ces postes à l'accompagnement personnalisé dans les zones d'éducation prioritaire ?

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