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Intervention de Xavier Darcos

Réunion du 15 novembre 2007 à 15h00
Projet de loi de finances pour 2008 — Enseignement scolaire

Xavier Darcos, ministre de l'éducation nationale :

Nous sommes conscients de ces différences, et c'est justement ce dont nous allons discuter avec les représentants du personnel du premier degré, que je rencontrerai le 22 novembre. L'objectif est que ces deux heures bénéficient à tous ceux qui en ont besoin, quitte à en dispenser certaines classes au profit d'autres. Faisons confiance aux acteurs de terrain. Je le répète, mon intention n'est pas d'imposer quoi que ce soit d'une manière théorique ou brutale.

Il s'agit dans tous les cas de favoriser la réussite des élèves. Pourquoi dire que mon ministère se détourne des préoccupations de justice sociale ? Nous essayons de donner plus à ceux qui ont moins, d'aider ceux qui souffrent de déterminismes d'origine sociologique, familiale ou culturelle. J'y ai moi-même consacré une grande partie de ma vie. Mais il ne suffit pas de se faire l'imprécateur de l'injustice sociale, car les dispositifs mis en place depuis vingt ans non seulement n'ont pas conjuré ces déterminismes, mais n'ont fait qu'en aggraver les effets. Qui sont les élèves en difficulté à l'entrée en sixième ? Des enfants d'enseignants pour 2 % d'entre eux, de cadres supérieurs pour 7 %, d'ouvriers pour 25 % et d'inactifs pour 41 %. C'est cette situation que nous voulons corriger : que l'on cesse de me jeter à la figure un prétendu désintérêt pour la justice sociale ! (Applaudissements sur les bancs du groupe de l'Union pour un mouvement populaire et du groupe Nouveau Centre.)

Nous ne nous satisfaisons pas non plus du résultat des enquêtes comparatistes. Il n'est pas normal que les classements internationaux placent notre système éducatif derrière ceux de la Pologne ou de la Slovénie, qui viennent tout juste de les réorganiser, et à peine au-dessus de la Belgique.

Pour relever le défi de l'enseignement primaire et assurer la réussite de tous les élèves, j'ai conçu un plan en trois volets.

C'est tout d'abord au sein de la classe, et grâce aux enseignants, que se décide la réussite scolaire. Je souhaite donc que les programmes soient recentrés sur les apprentissages fondamentaux.

Ensuite, je veux que les deux heures du samedi matin deviennent des heures de réussite éducative destinées à ceux qui en ont le plus besoin.

Enfin, j'entends tout mettre en oeu formulé par le Président de la République dans la lettre qu'il a adressée aux éducateurs. Je veux pour cela organiser des séquences de remise à niveau, des formes de travail différentes, entre la fin du CM1 et l'entrée au collège. Le but est que les élèves entrent en sixième dans de bonnes conditions. Ceux qui abordent le collège avec un, voire deux ans de retard, sans maîtriser la langue française, courent la plupart du temps à l'échec, ils sont « plombés ». (« Hélas, oui ! » sur plusieurs bancs du groupe de l'Union pour un mouvement populaire.) En traçant le destin scolaire d'un élève ayant redoublé le CP, les statistiques auraient de quoi désespérer tout éducateur, mais notre vocation n'est pas d'accompagner la fatalité ; elle est de la conjurer.

La voie professionnelle a été peu évoquée. Elle souffre du nombre important des sorties sans qualification et d'un véritable déficit d'image, alors même que nombre de ses filières offrent d'importants débouchés. Le résultat, ce sont des jeunes sans métier et des métiers sans jeunes. Je veux avant tout clarifier l'offre de formation en doublant en trois ans le nombre des « lycées des métiers ». Je souhaite aussi rendre plus lisible le baccalauréat professionnel : il s'agit d'un véritable bac, et je tiens donc à ce qu'il soit préparé en trois ans comme les autres.

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