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Intervention de Martine Martinel

Réunion du 15 novembre 2007 à 15h00
Projet de loi de finances pour 2008 — Enseignement scolaire

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaMartine Martinel :

Monsieur le président, monsieur le ministre, mes chers collègues, à l'occasion de la rentrée 2007, le Président de la République a écrit une longue « Lettre aux éducateurs » pour décliner ses ambitions pour l'école. De votre côté, monsieur le ministre, vous avez récemment affirmé votre souci de résultats et de lutte contre l'échec scolaire.

Paradoxalement, pour mener à bien ces objectifs ambitieux, vous faites le choix, dans le sillage du gouvernement précédent, de supprimer des postes en masse.

Cette année, en effet, le budget de l'éducation nationale fait apparaître 11 200 suppressions de postes.

Vous avez annoncé, monsieur le ministre, une nécessaire refondation du système éducatif en mettant en avant l'instauration d'un socle commun des connaissances, déjà évoquée par vos prédécesseurs, M. Fillon et M. de Robien, et l'allégement horaire – dont on ne comprend pas vraiment l'intérêt pour la diversité et la qualité accrue des apprentissages.

Faisant écho à M. Sarkozy, vous avez déclaré vouloir en finir avec le collège unique, au prétexte qu'il avait failli à sa tâche, même si, tous les enseignants le savent, il n'a jamais vraiment été mis en place, si ce n'est pour faire apparaître le niveau hétérogène des élèves. Pour le Président de la République, il s'agit de le réformer « pour que chacun puisse y trouver sa place, pour que les différences de rythmes, de sensibilités, de caractères, de formes d'intelligence soient mieux prises en compte de façon à donner à chacun une plus grande chance de réussir ».

Mais comment comptez-vous favoriser l'individualisation, favorable à l'épanouissement intellectuel et personnel des élèves, en supprimant 6 711 postes d'enseignants dans le second degré et 2 800 postes de stagiaires entre le premier et le second degré ? Comment allez-vous, monsieur le ministre, atteindre ces objectifs en vous fondant sur la seule logique de rentabilité ?

Il y a, à l'évidence, une contradiction entre votre politique de réduction des coûts et l'affichage de contenus d'enseignement dignes des perspectives humanistes de Montaigne ou de Rabelais !

Il est dans l'air du temps d'opposer l'école de jadis à celle d'aujourd'hui, source de tous les maux. Si le système éducatif ne parvient pas toujours à remédier à l'échec scolaire, reconnaissez qu'il a évolué, de la maternelle au lycée, de même que son public.

Il est aussi dans l'air du temps de culpabiliser les enseignants.

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