Avec 25%, le bâtiment est le deuxième gisement de gaz à effet de serre en France derrière le transport et devant l'industrie. C'était donc un problème à prendre à bras-le-corps. C'est fait dans ce projet de loi, concrètement, et même très précisément pour une loi de programmation.
J'ai été assez stupéfait, notamment dans le débat sur l'article 1er, par la propension infinie de l'opposition à conceptualiser. Je comprends d'ailleurs leur décrochage par rapport à l'opinion publique quand nos concitoyens sont avides d'action concrète et demandeurs de pragmatisme. Vous conceptualisez, nous agissons. Franchement, nous ne sommes pas élus pour stimuler les organes de reproduction des insectes volants, nous sommes là pour changer l'ordre des choses et c'est ce à quoi nous nous attachons à travers cette loi de programmation, qui, avant même le Grenelle II, rentre déjà vraiment dans le concret.
Les objectifs sont chiffrés, planifiés. Ils impliquent tous les acteurs, l'État, les collectivités locales, les bailleurs, mais aussi les particuliers et, pour ce faire, les banques et les assurances. Le succès de l'éco-prêt à taux zéro montre que les Français sont prêts à suivre concrètement dès lors qu'on leur en ouvre la possibilité financièrement.
Je veux revenir un instant à la modulation de l'objectif de réduction de la consommation énergétique en fonction de la diminution des gaz à effet de serre, objectif qui n'est pas infondé quand l'urgence des urgences est à la lutte contre le réchauffement climatique.
Certains, je l'admets, dont moi, y ont vu le risque de déroger à cet objectif global au bénéfice exclusif de la source électronucléaire. Comme je l'ai dit en commission, je préfère le nucléaire au fossile mais je préfère le renouvelable au nucléaire. Cela dit, les éoliennes et les panneaux photovoltaïques alimentent des chauffages électriques, pas des chaudières à gaz. Ceux qui, comme moi, avaient des craintes ont été rassurés hier par le discours du Président de la République au Bourget-du-Lac. La France s'engage à fond dans les énergies renouvelables avec le même volontarisme qu'elle l'a fait il y a quarante ans dans le nucléaire.
Je terminerai mon propos sur l'article 5 en soulignant son intérêt social. Maire d'une ville qui compte 70% de logements sociaux, je vois trop bien tous les jours les difficultés de mes administrés à payer leurs factures d'énergie. Là, nous allions l'écologie, l'économie et le social. (Applaudissements sur les bancs du groupe UMP.)