Cet amendement vise à interdire les importations des biocarburants issus d'une activité agricole. Nous avons montré au cours du débat les conséquences de cette activité sur la qualité des terres, en raison des produits utilisés, et sur les capacités de production de l'agriculture vivrière. Certains pays, comme le Brésil, sont allés en effet jusqu'à substituer à l'agriculture vivrière la culture des agrocarburants.
Si, en France, nous n'en sommes pas encore là – nous ne mourons pas de faim –, il n'en est pas de même dans un grand nombre de pays de la planète. Jean-Pierre Brard a cité l'exemple du Mali qui est parvenu à un certain équilibre et qui ne met donc pas en péril les productions locales. Sans transport des biocarburants, le bilan écologique est en outre meilleur.
C'est pourquoi cet amendement vise à interdire en France toute importation de ces agrocarburants afin que notre pays ne soit pas une pompe à aspirer. Certains pays pauvres pourraient trouver en effet plus avantageux, pour avoir des devises, de cultiver et d'exporter des biocarburants, d'autant que, chacun le sait, ces devises servent souvent, malheureusement, à faire la guerre. Les pays pauvres doivent donner priorité à la culture vivrière sur la culture des agrocarburants. Cet amendement vise également à faire en sorte que la France milite au plan international pour la création d'un système de certification : les pays qui ne connaîtraient pas d'appauvrissement de leur agriculture vivrière ou dont la population ne manquerait pas de nourriture pourraient recevoir un label leur permettant d'utiliser les agrocarburants comme richesse à exporter.