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Intervention de Noël Mamère

Réunion du 16 octobre 2008 à 21h30
Grenelle de l'environnement — Article 49, amendement 425

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaNoël Mamère :

Le mot « spoliation » n'est pas choquant quand on connaît le nombre de prédateurs qui s'en prennent aux forêts, qui sont une réserve de biodiversité importante.

Je vous recommande d'ailleurs très vivement de lire, dans le dernier numéro d'un magazine consacré à la télévision qui s'appelle Télérama, l'interview d'un des plus grands spécialistes de la biologie dans notre pays, celui qui avait mis en place le radeau des cimes pour examiner la canopée de nos forêts tropicales et subtropicales et de nos forêts primaires. Il nous explique qu'aujourd'hui, avec l'exploitation du bois, pas simplement dans la forêt de Guyane d'ailleurs, mais aussi dans de nombreuses autres forêts, y compris des forêts brésiliennes par exemple, non seulement on tue le milieu qui protège la biodiversité mais on apporte des maladies aux populations qui vivent de ces forêts. Doit-on parler des conséquences liées aux activités des chercheurs d'or et à tout ce qui tourne autour de l'exploitation de l'hévéa ?

Le terme de « spoliation » n'est donc pas exagéré ; il correspond exactement à la réalité. On peut citer quelques peuples premiers - je pense en particulier aux Indiens yanomamis - qui vivent à la frontière de la Guyane et du Venezuela, dont on n'a pas encore inventorié totalement le patrimoine culturel et qui sont aujourd'hui menacés d'extinction à cause de l'exploitation éhontée de la forêt.

Faut-il rappeler qu'un grand syndicaliste brésilien, Chico Mendes, a été assassiné en 1988 parce qu'il défendait à la fois la forêt et les Indiens qui vivaient de la forêt ? Le mot « spolier » ne me paraît donc pas exagéré.

(L'amendement n° 425 , ainsi rectifié, est adopté.)

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