Malgré la réticence récurrente du rapporteur envers les plafonds chiffrés – alors que le texte original regorge de fourchettes et de plafonds –, l'amendement propose de se montrer plus ambitieux s'agissant de la Guyane, qui a déjà atteint le seuil de 50 % d'énergies renouvelables, grâce à la source d'énergie hydro-électrique que constitue le grand barrage EDF de Petit-Saut.
À cet égard, il est intéressant de constater que l'outre-mer permet de soulever des problèmes particulièrement aigus. Ainsi, en matière d'énergie, la première question que nous devons nous poser est celle de l'égalité d'accès, véritable enjeu de citoyenneté. Dans un territoire enclavé tel que la Guyane, cette question est cruciale : une partie de la population n'a pas accès à l'énergie, au point que des collectivités doivent intervenir en investissant. Sur le seul territoire guyanais, EDF gère trois concessions différentes ; autrement dit, trois portions de territoire, donc de population, relèvent chacune d'un régime différent d'approvisionnement en énergie.
Un autre problème est posé par l'exigence, mentionnée par le texte, d'une énergie renouvelable qui soit écologiquement soutenable. De ce point de vue, en effet, on peut s'interroger sur la source d'énergie qui permet à la Guyane de dépasser le seuil de 50 %, puisque le barrage a été édifié à la suite de l'inondation de 30 000 hectares de forêt primaire ! Nous savons que nous ne devons pas reproduire une telle erreur.
L'amendement tend donc à rappeler que nous avons déjà atteint le seuil de 50 % et à fixer par conséquent le seuil, plus ambitieux, de 85 % d'énergies renouvelables d'ici à 2020. Il vise enfin à relever à 50 % le seuil de pénétration des énergies renouvelables, plafonné par EDF à 30 % pour l'ensemble des territoires d'outre-mer.