Madame la présidente, monsieur le ministre d'État, ministre de l'écologie, de l'énergie, du développement durable et de l'aménagement du territoire, madame la secrétaire d'État chargée de l'écologie, mes chers collègues, j'ai déjà exposé assez longuement, en défendant la question préalable, ma position sur la question de l'outre-mer. C'est pourquoi je serai assez synthétique.
Monsieur le ministre d'Etat, je crois que nous partageons, sur l'outre-mer, une série de choses qui me semblent essentielles. Vous avez d'ailleurs préfacé un document assez remarquable, L'outre-mer français, un patrimoine naturel d'exception, qui met en évidence, de la manière la plus remarquable qui soit, la puissance, la richesse, la biodiversité dans les outre-mer. Je ne rappellerai pas les chiffres que j'ai déjà cités au cours de la discussion.
Quatre points me paraissent primordiaux.
Premièrement, l'outre-mer est une richesse, mais c'est aussi un besoin de développement. Ce sont des hommes qui partagent des valeurs – des valeurs sûres – et qui ont le sentiment profond de leur histoire, de leur culture, de leur identité communes. L'outre-mer, c'est aussi un bassin de résistance et de résilience à tous les niveaux, tant sur le plan humain que sur le plan physique, pour toutes les raisons que nous connaissons : l'exposition aux risques majeurs ; l'endémisme, qui, bien que constituant une richesse, est la cause d'une extrême fragilité de l'éco-système.
L'outre-mer, c'est aussi un besoin de responsabilité dans la dignité, pour le développement local.
J'ai beaucoup apprécié, monsieur le ministre d'Etat, le fait que l'Assemblée ait adopté à l'unanimité, avec votre soutien, celui du rapporteur, du président de la commission, et de tous les élus de l'outre-mer, l'amendement n° 46 rectifié . Je rappelle en deux mots de quoi il s'agit : cet amendement très important nous donne la possibilité de respecter les différences et les diversités, sans pour cela s'inscrire dans une logique de séparatisme.
Nous plaidons pour une forte responsabilité, allant jusqu'à la construction de projets susceptibles de nous mettre sur les rails d'un nouveau développement, pour sortir de ce que j'appelle l'économie traditionnelle d'habitation.
Je souhaite, monsieur le ministre d'État, que vous puissiez nous accompagner afin de renforcer le socle du développement durable, qui comprend trois piliers, lesquels ont été rappelés dans un amendement du rapporteur : l'environnemental, le progrès social et l'économique. Si, sur la base de ces trois piliers, nous pouvons concevoir un projet permettant de légiférer sur place dans nos pays, je peux vous dire que nous aurons franchi un pas fondamental dans un partage de la responsabilité, tout en respectant les différences et la diversité.
Deuxièmement, je tiens à souligner l'importance de l'engagement qu'a pris votre collègue M. Bussereau de réformer la loi d'orientation des transports intérieurs afin de sortir de la situation d'enclavement dans laquelle nous nous trouvons, situation exceptionnellement grave qui démoralise à la fois l'économie et les familles.
Troisièmement, et je l'ai signalé à notre collègue Victorin Lurel qui préside le conseil régional de Guadeloupe, M. Bussereau a pris un autre engagement, à l'occasion de l'adoption d'un amendement qui nous permet de définir un programme de transports en commun en site propre, lequel pourrait justement accompagner une réforme profonde de la LOTI.
Dernier point, sur lequel j'insiste énormément : la biodiversité est une richesse. Il faut d'abord la connaître, ce qui implique d'être sur place, et maîtriser l'ingénierie du développement, d'où la nécessité d'un effort de recherche et de développement dans le cadre de pôles de compétitivité. La loi de programme pour l'outre-mer aurait d'ailleurs pu s'inspirer de cet événement majeur qu'a été le Grenelle pour s'alimenter en réflexions visant à construire un projet de développement qui ne soit pas assis seulement sur des dispositions fiscales.
La question de la pharmacopée traditionnelle est elle aussi essentielle. La Caraïbe dispose là d'une grande richesse. Il est anormal que l'on ne puisse pas l'exploiter en termes de dynamique de développement. Cela me semble fondamental. Ensemble, nous pouvons ouvrir une nouvelle voie, définir de nouveaux principes, jeter de nouvelles bases pour la construction d'une nouvelle culture du développement local, économique et social.