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Intervention de Roland Muzeau

Réunion du 3 juin 2009 à 21h30
Faciliter le maintien et la création d'emplois — Article 9

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaRoland Muzeau :

Vous voulez le passer par pertes et profits, mais il existait bien !

Il prévoyait tout bonnement que les salariés puissent continuer de travailler de chez eux durant un congé maladie ou un congé maternité !

Cet amendement, au demeurant le seul déposé par son auteur sur l'ensemble du texte, a fait l'unanimité contre lui, à l'exception notable de l'ex-ministre du travail et actuel secrétaire général de l'UMP, qui défendait cette proposition et se refusait à y voir un recul social.

Les médecins du travail et la FNATH – Fédération nationale des accidentés du travail et des handicapés – ont vivement réagi à cette proposition, qui est tout sauf innocente, car elle caresse le fantasme des arrêts de maladie de complaisance et témoigne, comme le souligne la fédération, d'une « méconnaissance […] du rôle et du sens de l'arrêt maladie, qui a pour objectif de permettre aux salariés de se reconstruire physiquement et mentalement, et des relations en entreprise » : en d'autres termes, une méconnaissance, voire un mépris de la dégradation réelle de la santé des salariés, épuisés mais continuant coûte que coûte de travailler, alors même qu'ils souffrent de pathologies professionnelles largement invalidantes, tels les troubles musculo-squelettiques.

Comme la plupart des principaux syndicats de salariés qui ont dénoncé l'amendement Lefebvre, j'ai pensé qu'il n'était qu'un leurre, un chiffon rouge agité pour détourner l'attention de la situation catastrophique de l'emploi ou de certains autres amendements à cette proposition de loi, déposés par nos collègues de l'UMP et qui sont tout aussi régressifs, tels ceux de M. Tian visant à diminuer l'indemnité de licenciement des salariés déclarés inaptes à la suite d'un accident du travail ou d'une maladie professionnelle, ou à exiger un élément intentionnel pour caractériser le délit de marchandage.

Le télétravail, nouvelle mouture de l'exploitation des salariés, ne saurait en aucun cas être considéré comme une sécurisation des parcours professionnels ou comme un recours contre le chômage massif, aujourd'hui produit en partie par la politique du Gouvernement.

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