…c'est gérer des crises, monsieur le secrétaire d'État.
Je ne veux pas m'étendre ici sur des souvenirs personnels, mais je me rappelle que quand j'étais ministre de l'agriculture, je n'ai cessé de gérer des crises : des crises économiques, comme lorsque le prix du porc s'écroulait sur le marché au cadran de Plérin ; des crises européennes quand l'Angleterre pestait et émettait des protestations parce que nous refusions de lever l'embargo sur le boeuf britannique ; des crises sociales lorsque la FNSEA versait des tonnes de purin dans les préfectures ; des crises alimentaires, avec la maladie de la vache folle.
On gère souvent des crises quand on est ministre. C'est le travail du Gouvernement que de les gérer. Or quelles seront demain les crises que le Gouvernement soumettra à des lois sur les états de crise ? S'agira-t-il des crises financières, boursières, bancaires, sociales ? Des crises dues au chômage et à l'exclusion ? Ou bien s'agira-t-il de la crise du logement, de la crise hospitalière, ou encore de la crise démocratique, pourquoi pas ? Le temps où la France ne sera plus en crise n'est pas encore venu.