Ce que vous nous avez présenté, madame la ministre, ne répond pas à nos attentes et aux constats que nous avons tous faits : notre université n'est pas à la hauteur des enjeux et des défis de ce siècle. Contrairement à ce qui a été développé tout à l'heure par notre collègue de l'UMP, ce n'est pas simplement un problème de pouvoir, d'autorité et de projet des présidents. Je déjeunais aujourd'hui avec un président d'université : il est tout à fait légitime dans sa fonction et a un projet. J'en connais d'autres qui sont tout aussi légitimes et qui ont également des projets. Mais, pour l'instant, ils n'ont pas les moyens de mener à bien leurs projets. Et ce n'est pas le pouvoir ou l'autorité qui leur manque : ce sont des moyens financiers, pour les bâtiments ou pour les enseignants.
De ce débat, nous pouvons tirer différents enseignements. Le renforcement de l'autorité du président ne nous paraît pas forcément une bonne chose en soi. Les étudiants sont absents de ce projet de loi, alors que, nous l'avons tous dit − et Alain Claeys l'a rappelé −, ils vivent, pour une grande part, dans la précarité. Ce projet de loi ne répond pas à leur attente.
Vous nous avez dit que la véritable réforme universitaire viendrait plus tard. Comme certains, j'attends. J'espère me tromper, moi aussi, mais je suis très sceptique quant à la volonté de ce gouvernement de répondre à la vraie question qui nous est posée en la matière. Aujourd'hui, cela a été précisé, notre université n'est pas lisible à l'étranger. Ce projet de loi, lorsqu'il sera adopté, n'améliorera pas cette lisibilité.
Enfin, j'aimerais que les engagements pris devant cette assemblée, notamment quant aux métiers médicaux universitaires, soient tenus. Nous ne manquerions pas de vous les rappeler, s'il vous arrivait, le cas échéant, de les oublier !
Pour toutes ces raisons, notre groupe votera contre ce projet de loi.