Cet amendement vise à supprimer l'alinéa 6 de l'article, lequel prévoit un dispositif qui existe déjà dans la fonction publique. On peut certes débattre de la façon dont les primes sont calculées et redistribuées auprès des personnels, mais, en l'occurrence, cet alinéa introduit la notion d'« intéressement », dans la droite ligne de ce que l'on essaie d'instaurer dans la fonction publique.
Or cette notion reste floue : s'agit-il de l'intéressement à la mission de service public, auquel cas on jugera l'engouement dont le personnel fait preuve – bonne pédagogie, efforts pour assurer la réussite des étudiants – ou bien du nombre de contrats signés, dont certains sont dignes de ce nom mais d'autres, moins à l'honneur des universités, visent seulement à remplir les caisses ?
Le dispositif prévu à l'alinéa 6 méconnaît les mécanismes de la fonction publique : les primes permettent déjà d'améliorer le salaire sur la base de critères objectifs, lesquels seront d'ailleurs discutés en comité technique paritaire. L'intéressement est en revanche le plus souvent une « carotte » agitée par l'exécutif, en l'occurrence le président de l'université.
Cette prime à l'intéressement, qui s'ajouterait à la présidentialisation à outrance de l'université, signifierait un dévoiement de la mission de service public de l'université, danger que nous ne cessons de souligner depuis le début de nos débats.