Madame la ministre, vous venez de nous faire une brillante démonstration sur ce que coûte un professeur d'université. Mais pour nous – et c'est philosophiquement ce qui nous sépare – un enseignant-chercheur à l'université, ça rapporte avant de coûter (Exclamations sur les bancs du groupe de l'Union pour un mouvement populaire), cotisations sociales incluses – et non pas charges sociales, madame la ministre.
Je vous ai écoutée avec attention : vous avez dit qu'il faut que nos universités puissent recruter avec souplesse. Il y a en effet certains dispositifs dans le projet de loi qui assouplissent les procédures de recrutement, notamment les comités de sélection que vous voulez mettre en place. Mais nous, nous ne parlons pas ici de souplesse au niveau des procédures de recrutement, mais du statut des personnels recrutables. Pour nous, souplesse et autonomie, ça ne veut pas dire précarité et précarisation des personnels des universités (Applaudissements sur les bancs du groupe socialiste, radical, citoyen et divers gauche), qu'il s'agisse des enseignants-chercheurs ou des IATOS.
Vous avez évoqué des possibilités de titularisation au bout d'un certain nombre d'années. Mais rien ne figure dans votre projet de loi à ce propos.
Vous nous avez également parlé de personnels de catégorie A non enseignants qui pourraient être recrutés par voie contractuelle, mais sans nous préciser que ces personnels n'existent pas dans la fonction publique d'État. C'est véritablement ce qui pose problème. Si la mesure concerne des métiers ou des profils dont la catégorie d'emploi n'existe pas dans la fonction publique d'État, nous sommes tout à fait ouverts à ce type de proposition ; mais étendre cette possibilité à l'ensemble des professionnels non enseignants de l'université est inacceptable.