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Intervention de Serge Blisko

Réunion du 19 septembre 2007 à 15h00
Maîtrise de l'immigration intégration et asile — Article 5

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaSerge Blisko :

Je me contenterai d'apporter une précision à M. Mariani, qui expliquera peut-être mieux ce que je voulais dire à propos de la Légion étrangère. (Protestations sur les bancs du groupe de l'Union pour un mouvement populaire.) Écoutez donc : c'est important.

J'ai cité les étrangers qui se sont portés volontaires dès le 1er septembre 1939 pour défendre la France face aux Allemands et qui ont été versés immédiatement dans des régiments de marche de volontaires étrangers. La situation était alors très différente de ce qu'elle est aujourd'hui, et on ne leur proposait pas d'apprentissage du français. Mieux encore, monsieur Mariani, et c'est là un point d'histoire peu connu, l'engagement dans cette Légion étrangère valait alors naturalisation automatique pour les survivants.

En 1940, le gouvernement de Pétain a immédiatement supprimé cette mesure. Je le sais parfaitement bien, parce que mon père, qui était au 23e régiment de marche des volontaires étrangers, a été français, puis dénaturalisé au bout de quelques semaines, en 1940. Je tenais à vous dire que la France n'a pas toujours traité ses volontaires étrangers comme elle le fait aujourd'hui à Orange et comme vous nous le décrivez, monsieur Mariani. (Exclamations sur quelques bancs du groupe de l'Union pour un mouvement populaire.) Pourquoi ces cris ? C'est l'histoire. Ne pouvez-vous même pas regarder notre propre histoire ?

En outre, il n'y a pas, et c'est heureux, que ceux qui meurent dans les guerres : il y en a encore beaucoup d'autres. On n'a pas examiné leur niveau de français ou fait passer de test génétique pour connaître leur degré de consanguinité lorsqu'on a mis les Polonais dans les mines, les Italiens dans la sidérurgie et d'autres encore aux travaux agricoles. C'est allé très vite, et c'était très dur.

Tout cela, ainsi que votre difficulté à connaître ou à analyser notre propre histoire, montre bien que vous êtes sur la pente fatale de l'enfermement et du refus de l'étranger. Le groupe socialiste, radical, citoyen et divers gauche votera donc, bien évidemment, contre l'article 5.

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