Nous partons du principe qu'un étranger qui vit régulièrement en France a les mêmes droits sociaux ou autres qu'un Français. Par conséquent, je ne suis pas contre cette proposition, mais je n'en vois pas l'intérêt : il n'y a aucune raison, si un chômeur peut bénéficier d'un tel bilan de compétences, qu'un étranger n'en bénéficie pas. Pourquoi prévoir une disposition spécifique ?
Cela dit, quand on parle du taux de chômage des étrangers, il faut faire la part des choses. Vous avez l'air d'insinuer que, s'ils sont au chômage, c'est un peu de leur faute. Or il y a différentes situations. Un certain nombre d'ouvriers sont au chômage parce qu'à partir d'un certain âge, ils sont licenciés, ou parce qu'ils ne sont plus aptes à travailler en raison de leur état de santé ou n'ont plus la force de faire ce pour quoi on les a fait venir. Vous avez aussi des étrangers, parfois jeunes, qui sont diplômés mais qui sont au chômage parce que, de manière tout à fait injustifiée, on n'a pas confiance en eux pour exercer les emplois que leur niveau de qualification leur permettrait d'exercer. Par conséquent, quand vous annoncez que le taux de chômage des étrangers est de 20 %, ce n'est peut-être pas faux mais cette formulation globalisante ne tient pas compte de la diversité des situations.
Si l'on veut véritablement lutter contre ce phénomène, il y a des mesures diversifiées à prendre et le bilan de compétences en soi n'est pas la panacée. Cela dit, cela ne fait pas de mal et nous pourrons voter cet amendement, mais, honnêtement, le problème est beaucoup plus complexe que vous ne voulez le dire.