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Intervention de Noël Mamère

Réunion du 3 juin 2008 à 21h30
Modernisation de l'économie — Motion de renvoi en commission

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaNoël Mamère :

Vous avez fait une loi sur la modernisation du travail, mais, comme par hasard, la lutte contre la précarisation n'y figurait pas. (« Eh oui ! » sur plusieurs bancs du groupe socialiste, radical, citoyen et divers gauche.)

Ces deux lois contribuent à une forme de recul et tendent à améliorer la position dominante des grands groupes qui détiennent les grandes surfaces, et tout cela au nom de l'amélioration de la concurrence ! Nous allons voir très vite quels seront les fruits de ces lois !

Comment pouvez-vous prétendre favoriser le financement et le développement des PME, encourager l'entreprenariat individuel, tout en accueillant à bras ouverts les enseignes low cost ? On ne peut ménager la chèvre et le chou !

La France n'a pas besoin de grandes surfaces supplémentaires. Avec 23 millions de mètres carrés commerciaux, la France est d'ores et déjà le pays d'Europe le mieux équipé commercialement. Faut-il rappeler que la France est championne du monde en termes de grandes surfaces ? On en paie les conséquences en termes d'aménagement du territoire.

Si l'écologiste que je suis devait formuler une critique supplémentaire contre l'installation de grandes surfaces à la périphérie de nos villes ou contre le renforcement de leur position dominante, il dirait que cela constitue une sorte de « déménagement du territoire », qui enlaidit les entrées de nos villes, qu'elles soient de droite ou de gauche, et une aberration puisqu'il faut utiliser sa voiture pour s'y rendre.

Si on internalisait les coûts liés aux dépenses d'énergie pour aller acheter ses légumes ou d'autres produits dans les grandes surfaces, on s'apercevrait que l'on perd beaucoup d'argent. Ceux qui croient gagner en termes d'achat, y perdent en termes d'énergie : c'est une neutralisation.

Mieux encore : en dix ans, les autorisations accordées par les CDEC en France sont passées de 1 million de mètres carrés à 3,5 millions de mètres carrés, sans que l'on enregistre d'effet véritable sur les prix.

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