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Intervention de Yves Jégo

Réunion du 7 novembre 2008 à 15h00
Projet de loi de finances pour 2009 — Outre-mer

Yves Jégo, secrétaire d'état chargé de l'outre-mer :

Pour notre part, nous sommes beaucoup plus modestes. Dans ce domaine, nous faisons ce que nous estimons devoir faire et nous devrons prendre une décision.

Comme l'a rappelé Mme la ministre, au terme des quatre-vingts réunions que j'ai organisées avec tous ceux qui ont accepté de me rencontrer, nous sommes parvenus à un équilibre raisonnable. Il apporte aux entreprises d'outre-mer des avantages sans commune mesure avec ceux dont bénéficient leurs homologues de métropole, qui souffrent pourtant aussi de la crise mondiale et des difficultés économiques qu'elle entraîne.

Comparaison n'est pas raison, j'en conviens. Je comprends les inquiétudes, la colère, la mobilisation des socioprofessionnels ou des groupes de pression qui cherchent à conserver leurs avantages. Mais nous aurions tort de céder à ces derniers, car, je le répète, l'immobilisme priverait l'outre-mer de l'avenir dynamique que nous voulons lui offrir. Cet avenir sera fondé non seulement sur le développement économique endogène, sur l'autonomie économique en faveur de laquelle vous plaidiez, monsieur Fruteau, mais également sur l'équilibre entre une solidarité nationale renforcée – dont attestent les chiffres du budget – et la volonté d'aider l'économie locale à assumer sa part, sans quoi l'outre-mer resterait éternellement dépendante du bon vouloir des gouvernements et de la métropole.

Ce budget permet de créer un tel équilibre.

J'ai entendu les nostalgiques, et trouvé savoureux qu'on nous dise, à propos des niches fiscales, que nous faisons trop de cadeaux aux riches, tout en nous demandant de préserver les avantages de quelques foyers fiscaux qui ne payent plus d'impôts. J'ai aussi trouvé savoureux d'entendre ceux qui, hier, critiquaient la loi de 2003, s'en faire aujourd'hui les plus grands zélateurs. À l'époque – vous pouvez vous reporter au compte rendu –, le débat était le même qu'aujourd'hui : nombre de parlementaires expliquaient que la loi Girardin, qui remplaçait la LOUM, serait une catastrophe ; et la catastrophe annoncée n'est pas arrivée.

Nous corrigeons le dispositif existant, et ce dans des conditions financières exceptionnelles. Je le dis à nos amis députés de la majorité : dans la loi de 2003 et dans le budget pour 2004, qui en était la traduction, 1,8 milliard d'euros de baisses de charges sociales et fiscales étaient prévus, alors que dans le budget que nous vous proposons, 3,3 milliards sont prévus à cette fin. Ne nous demandez pas de revenir à la loi de 2003, car il y aurait alors trop de déceptions. Et je rappelle que nous augmentons de 72 % en cinq ans les aides aux entreprises : personne ne peut prétendre que nous n'allons pas dans le sens du progrès. C'est pourquoi, mesdames, messieurs les députés, je souhaite que vous votiez les crédits de la mission « Outre-mer ». (Applaudissements sur les bancs du groupe UMP.)

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