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Intervention de Yves Jégo

Réunion du 7 novembre 2008 à 15h00
Projet de loi de finances pour 2009 — Outre-mer

Yves Jégo, secrétaire d'état chargé de l'outre-mer :

… et que, étant donné l'entente qui règne entre le secrétaire d'État et sa ministre, il n'y aurait eu aucun intérêt à répéter ce qui venait d'être dit.

Toutes les interventions que j'ai entendues cet après-midi méritent de longues réponses ; je m'engage du reste à adresser à chacun des réponses écrites sur les sujets évoqués, afin d'éviter de mobiliser trop longtemps l'Assemblée ce soir, sans rester pour autant incomplet.

Je remercie tout d'abord les rapporteurs pour leur travail, ainsi que Mme Alliot-Marie, qui, malgré l'importance de sa charge, consacre beaucoup de temps et d'énergie à l'outre-mer. Je remercie également chacune et chacun d'entre vous de leurs propos divers, parfois piquants, mais qui expriment tous ce que je perçois depuis huit mois, depuis que j'exerce mes responsabilités au sein du Gouvernement : de l'inquiétude, de l'angoisse, des interrogations issues de nos territoires d'outre-mer.

Ces interrogations sont d'abord le fruit d'un monde qui change, car les tempêtes et les cyclones qui soufflent sur l'économie mondiale n'épargnent pas les ultramarins. La proximité de certains de ces territoires et de grands marchés victimes de bouleversements alimentent du reste les inquiétudes.

Celles-ci résultent aussi, vous l'avez dit, de l'éloignement de la métropole. Comme l'a très joliment dit Éric Raoult, « loin des yeux, loin du coeur » , si bien que certains se demandent encore si l'outre-mer est toujours aimé par Paris.

Enfin, ces inquiétudes résultent naturellement des bouleversements profonds que connaît le monde en matière de technologie et d'enjeux écologiques. Ces changements exercent du reste leurs effets sur tous nos compatriotes, qu'ils viennent de métropole ou d'outre-mer, et leur inspirent beaucoup d'angoisse.

Comment leur répondre ? Il faut d'abord écouter. Si j'ai effectué plus de 350 000 kilomètres et vingt déplacements en huit mois, c'est bien afin d'aller à la rencontre de ces personnes – souvent de manifestants, monsieur Lurel, car il est également intéressant de rencontrer ceux qui éprouvent le besoin de descendre dans la rue pour exprimer leur angoisse, ainsi que ceux que l'on n'entend pas souvent, parce qu'ils n'ont pas la possibilité de venir ici.

J'en ai conclu qu'il nous fallait assurer les ultramarins de l'engagement de l'État, lequel se traduit notamment par des moyens budgétaires, même si, comme l'a bien dit M. Letchimy, il ne s'y réduit pas. Si le budget que nous vous présentons passait de 15 à 13,5 milliards d'euros, nous entendrions sans doute des cris d'orfraie. Mais il passe de 15 à 16,7 milliards – et non 16,5 ou 16,2, monsieur Lurel : reportez-vous à la page 11 du rapport et vous constaterez que nous nous sommes tous deux trompés.

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