Mon-sieur le président, je tiens à associer à cette question mon collègue Jean Mallot, député de l'Allier.
Vous ne méconnaissez pas, monsieur le ministre, le contexte plus que difficile dans lequel évolue notre élevage ovin, avec une baisse constante du nombre de têtes et une situation financière de plus en plus intenable pour nos éleveurs, dont les revenus sont les plus bas de la profession agricole.
Les mesures que vous avez annoncées en septembre dernier ne sont toujours pas en vigueur, que ce soit le fonds d'allègement des charges ou l'aide spécifique. Concernant cette dernière, et malgré quelques avancées, nombre de troupeaux mixtes restent pénalisés, particulièrement dans les plus petits élevages, pourtant nombreux, et singulièrement dans les territoires les moins favorisés. C'est tout l'avenir de la filière ovine qui se joue en ce moment, alors même que celle-ci a fait des efforts considérables pour améliorer la qualité, mais aussi pour étaler la production tout au long de l'année afin de répondre aux besoins du marché.
Alors que les louanges du Grenelle de l'environnement sont chantées sur tous les tons, il est impératif de prendre des mesures favorables à l'élevage ovin, particulièrement respectueux de l'environnement et de l'occupation de l'espace national, afin qu'il ne soit pas définitivement mis à mal.
Monsieur le ministre, même si les éleveurs les jugent légitimement insuffisantes, pouvez-vous vous engager à mettre en oeuvre immédiatement les mesures annoncées il y a maintenant deux mois ? Pouvez-vous vous engager à plaider pour un rééquilibrage du premier pilier de la PAC ? Comment entendez-vous, dans le cadre du budget d'austérité qui nous est proposé, dégager des marges en faveur de la production ovine ? En effet, il ne suffit pas de se tourner vers l'Europe, il est possible de prendre des mesures franco-françaises comme les contrats d'exploitation territoriaux, les CTE, créés en 1998 et inopportunément démantelés en 2002, alors qu'ils avaient apporté une véritable bouffée d'air à l'élevage ovin
Au moment où à la crise structurelle ovine s'ajoute la fièvre catarrhale, nos éleveurs ont le moral en berne : que peuvent-ils attendre de ce budget ?