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Intervention de Michel Barnier

Réunion du 13 novembre 2007 à 15h00
Projet de loi de finances pour 2008 — Agriculture pêche forêt et affaires rurales

Michel Barnier, ministre de l'agriculture et de la pêche :

Vous m'interrogez, monsieur le député, sur un sujet qui est au coeur de l'actualité de mon ministère, puisqu'il s'agit de la négociation de l'OCM vin. Nous avons reçu une proposition de la Commission à cet égard et, en arrivant au Gouvernement, j'ai indiqué clairement – certains ont dit brutalement – ma position sur ce sujet fondamental.

Nous avons besoin d'une OCM forte. Cependant, il faut éviter que, par un excès de libéralisme, elle ne vienne détricoter, démanteler ce qui fait l'identité des vignobles français et européens : les droits de plantation. Nous attendons par conséquent de la Commission qu'elle évolue. Sa proposition de libéraliser les droits de plantation risquerait en effet de provoquer, à partir de 2013, de nouvelles surproductions, sans parler d'un dépaysement des productions, si tant est que l'on puisse produire certains vins ailleurs. En même temps qu'elle proposait de démanteler les droits de plantation, la Commission envisageait du reste un important plan d'arrachage de près de 400 000 hectares, qu'elle a finalement réduit à 200 000. Nous attendons, je le répète, que sa position évolue.

Ses propositions contiennent cependant des points positifs, comme la fixation d'enveloppes nationales, que la France, pour sa part, aimerait pouvoir utiliser, en particulier pour les distillations de crise. Pour la promotion des vins, des opérations seront bientôt possibles, du fait d'une augmentation des crédits. Je signale d'ailleurs que nous avons dégagé 11 millions d'euros pour la promotion de nos appellations par VINIFLHOR. J'ai également lancé un plan pour l'avenir de la viticulture française, qui dépend largement de l'OCM vin.

J'ai donc clairement indiqué quelles étaient les limites – j'ai parlé tout à l'heure de « bornes » – que nous voulions voir respecter. Je m'attache à créer une majorité qualifiée autour de ces positions, qui ne sont pas seulement celles de la France, mais reflètent une certaine idée de la viticulture européenne. Voilà pourquoi je suis allé hier en Allemagne et, lundi dernier, en Hongrie, pays producteurs de vin. Les vins ne sont pas les mêmes, mais partout, on observe un attachement à la tradition, un enracinement de la production vinicole dans le territoire, une identité et même une authenticité identiques. C'est pourquoi nous n'accepterons pas le démantèlement de cette filière.

Je vous répondrai par écrit sur les autres aspects de votre question, notamment sur le volet social, afin de pouvoir le faire plus précisément. Mais je veux que l'OCM soit forte et conquérante. Compte tenu de la qualité de nos vins, nous n'avons aucun complexe à avoir à l'égard des nouveaux pays producteurs – au demeurant respectables – d'Amérique latine, d'Afrique du Sud ou d'Australie.

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