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Intervention de Michel Barnier

Réunion du 13 novembre 2007 à 15h00
Projet de loi de finances pour 2008 — Agriculture pêche forêt et affaires rurales

Michel Barnier, ministre de l'agriculture et de la pêche :

Nous voulons également poursuivre le regroupement des offices agricoles.

Deuxième orientation : nous voulons constituer sur le territoire national un niveau régional fort, plus fort qu'il ne l'est aujourd'hui, qui assurera, je parle là des directions régionales de l'agriculture, de la forêt et de l'alimentation, le pilotage de l'ensemble des politiques du ministère, y compris cette fonction essentielle qu'est la sécurité alimentaire. Ce renforcement sera obtenu en poursuivant la déconcentration et en donnant des marges de manoeuvre aux structures déconcentrées, qui adapteront les politiques aux territoires.

Troisième orientation : il paraît logique au niveau départemental de rassembler toutes les compétences de contrôle de la sécurité sanitaire de l'alimentation, aussi bien animale que végétale, autour des directions départementales des services vétérinaires, auxquelles j'ai rendu hommage pour leur travail et leur disponibilité, notamment pour faire face à la crise de la fièvre catarrhale ovine mais pas seulement.

Par ailleurs, je réponds là à une question de vos rapporteurs, Nicolas Forissier et Antoine Herth, nous allons, à partir de l'expérience conduite, je crois, avec succès, dans huit départements, poursuivre le rapprochement entre les directions départementales de l'agriculture et de la forêt et les directions départementales de l'équipement, sans préjudice de la future organisation de l'administration territoriale de l'État. Je voudrais essayer de conduire ce rapprochement sur les trois prochains exercices budgétaires.

Enfin, pour l'administration centrale, je proposerai – c'est un point sur lequel votre rapporteur m'a encouragé à avancer – le regroupement des services dans deux pôles immobiliers au lieu de cinq actuellement, afin de décloisonner les services et de favoriser les synergies et les échanges.

Mesdames et messieurs les députés, s'il fallait encore souligner l'importance de l'agriculture pour répondre aux défis de notre temps, je reprendrais à mon compte et vous inviterais à lire le rapport sur le développement publié il y a quelques jours par la Banque mondiale, sous la direction de son nouveau président, M. Robert Zoellick. Cela faisait vingt-cinq ans que la Banque mondiale n'avait pas consacré son rapport principal à l'agriculture.

Ce document rappelle quelques vérités : que 3 milliards de personnes dans le monde vivent ou survivent grâce à l'agriculture aujourd'hui ; que les trois quarts des pauvres des pays en développement sont des ruraux ; enfin, que l'investissement dans l'agriculture est l'instrument de développement le plus efficace pour répondre à l'un des objectifs du Millénaire pour le développement : réduire de moitié d'ici à 2015 la population vivant dans l'extrême pauvreté.

Voilà le contexte mondial dans lequel nous vivons aujourd'hui et qui va s'accentuer avec le défi démographique.

Et puis il y a, plus près de nous, le contexte européen, qui est celui d'un retour, d'un « grand retour » de l'agriculture, titrait il y a quelques semaines un journal du milieu de journée.

Pour nourrir d'abord : c'est la priorité, vous l'avez rappelé, madame Ameline. Pour préserver ensuite, pour ménager l'équilibre des territoires, leurs productions de qualité, leur identité, ce qui fait au fond l'originalité de notre modèle agricole européen, qui a des goûts, des couleurs, des saveurs, et dont nous n'accepterons jamais qu'il soit un modèle agricole aseptisé. (Applaudissements sur les bancs du groupe de l'Union pour un mouvement populaire et du groupe Nouveau Centre.)

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