Pourtant, la filière bois se caractérise par une balance commerciale déficitaire de 4,9 milliards d'euros : c'est le troisième poste déficitaire après le pétrole et l'informatique.
La semaine prochaine, j'ouvrirai les Assises de la forêt, qui nous permettront de rénover notre politique forestière et la filière bois avec un double objectif : mieux mobiliser la ressource, comme l'a souhaité Michel Raison, et mieux valoriser la matière première. Je pense même que nous pouvons envisager, après l'improbable reconnaissance obtenue lors du Grenelle de l'environnement, un doublement de la récolte commercialisée à l'échelle de dix ans, ce qui est compatible avec les capacités physiques de notre forêt, mais qui nécessite une gestion soutenue.
Pour ce faire, nous prendrons des mesures afin d'obtenir une augmentation rapide de la récolte, non seulement dans les forêts domaniales, où beaucoup d'efforts ont été faits, mais aussi dans les forêts privées.
Les crédits consacrés à la forêt s'établissent à 311 millions d'euros en autorisations d'engagement et à 321 millions d'euros en crédits de paiement. Le programme « Forêt » est marqué par le maintien du versement compensateur, conformément au contrat d'objectifs, dans un contexte d'augmentation des cours du bois et de très nette amélioration des résultats de l'Office national des forêts.
L'ONF constitue un levier puissant pour développer un exemple concret de politique de croissance écologique et de gestion durable sur un vaste territoire. Comme beaucoup d'entre vous, j'ai pu constater sur le terrain, en forêt, le travail des agents de l'Office. Cet été, j'ai mesuré leur capacité d'expertise, leur savoir-faire, en me rendant, dans le Midi, sur des sites récemment dévastés par des incendies ou en sollicitant les agents de l'ONF pour aller aider, en Martinique et en Guadeloupe, à la reconstitution de la forêt détruite par le cyclone Dean. Plus récemment, j'ai proposé de mettre les compétences de l'ONF au service de nos amis grecs, dont la forêt a été tragiquement détruite en grande partie — plus de 300 000 hectares — par des incendies.
Enfin, le plan chablis sera lui aussi conduit à son terme, tandis que nos aides à la restructuration de la filière et à la modernisation des scieries, que Michel Raison a évoquées, seront amplifiées avec le concours de fonds européens inscrits dans le plan de développement rural de l'hexagone.
Mesdames et messieurs les députés, ce budget, je l'ai souligné au début de mon propos, est un outil au service d'une politique ambitieuse mais, au-delà, il est un autre outil dont nous avons besoin, je suis bien placé pour le dire, c'est un ministère moderne de l'agriculture et de la pêche.
C'est un grand, un très grand ministère. Et je suis fier – pourquoi ne l'avouerais-je pas à la tribune de l'Assemblée nationale ? – d'animer à mon tour ses équipes porteuses d'une longue tradition, d'une vraie culture et d'une expérience reconnue dans un grand nombre de métiers. Je souhaite que ce ministère vive avec son temps, tout en gardant son âme, sa force et son identité.
Une critique nous est faite quelquefois, notamment dans certains journaux ou dans certains discours, sur la baisse du nombre d'agriculteurs et la stagnation, voire l'augmentation concomitante du nombre de fonctionnaires du ministère. À cette remarque, je peux répondre objectivement :
D'abord, que ce ministère est le partenaire de 1,6 million de personnes dans notre pays, qui travaillent dans l'agriculture, l'agro-alimentaire et la pêche.